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LECOCQ, Le Docteur Miracle — Paris (Marigny)

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Spectacle
26 septembre 2019
C’est toujours bien, chez Laurette

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Opéra-comique en un acte, livret de Léon Battu et Ludovic Halévy

Créé aux Bouffes-Parisiens le 8 avril 1857

Détails

Mise en scène, décor et costumes

Pierre Lebon

Lumières

Bertrand Killy

Le Podestat

Laurent Deleuil

Le capitaine Silvio

David Ghilardi

Véronique, femme du Podestat

Lara Neumann

Laurette, fille du Podestat

Makeda Monnet

Martin Surot, piano

Studio Marigny, jeudi 26 septembre, 20h

On le sait désormais : on peut compter sur le Palazzetto Bru Zane pour raviver les couleurs des opérettes les plus éteintes. Depuis les représentations données en 1995 par la Péniche Opéra – qui avait eu l’excellente idée de proposer successivement les deux versions lauréates du concours organisé par Offenbach en juillet 1856 – Le Docteur Miracle a connu plusieurs enregistrements, mais il s’agissait toujours de la partition de Bizet. Evidemment, Carmen a une renommée plus universelle que La Fille de Madame Angot, mais quand on entend la version écrite par Charles Lecocq, on se dit qu’à moins de 25 ans, ce jeune homme avait parfaitement compris le système Offenbach et que l’élève égalait déjà le maître. Si Bizet lorgne plus du côté de l’opéra-comique, Lecocq a retenu la leçon de Ba-Ta-Clan et autres premiers succès des Bouffes-Parisiens. Sa musique est pleine de rythme et de dynamisme, mais elle sait aussi fort bien réussir les moments de tendresse amoureuse, à tel point qu’on en viendrait à ajouter foi aux allégations selon lesquelles la victoire ex aequo de Bizet serait surtout due à la protection de son professeur et futur beau-père Halévy.

Après des titres de Hervé revus en rayé noir et blanc – Les Chevaliers de la Table Ronde – ou en bleu-blanc-rouge – Mam’zelle Nitouche –, Lecocq bénéficie pour sa part d’une bonne couche de vermillon, appliquée non par Pierre-André Weitz, mais par Pierre Lebon, son assistant pour la scénoraphie et les costumes de la susdite Nitouche. Ainsi ripoliné, Le Docteur Miracle perd toute mièvrerie et emballe le public (pour cette première parisienne, plusieurs classes de lycéens étaient présentes et semblent avoir apprécié le spectacle). Après son discours initial sans doute destiné à éviter une soirée trop courte, le metteur en scène restera muet mais interprètera le rôle du domestique chassé et remplacé par Silvio déguisé. Dans un décor composé de caisses, de trappes et d’une échelle, sur le côté duquel se glisse le piano imperturbablement tenu par Martin Surot (entendu comme chef d’orchestre pour La Forêt bleue à Tourcoing), pendant que les quatre personnages se démènent à qui-mieux-mieux. Il y a bien quelques gauloiseries, notamment autour du personnage de Véronique, transformée ici en nymphomane qui guette le trépas de son époux, mais rien d’abusif. Les gags participent plutôt d’un climat de joyeuse dinguerie tout à fait efficace, d’un univers clownesque où les mimiques excessives ne semblent pas déplacées pour un livret de pure convention, dont la production souligne judicieusement la parenté avec les premières farces de Molière.

Et c’est une belle équipe de chanteurs-acteurs que le Palazzetto Bru Zane a trouvée pour nous présenter les aventures de Laurette, aimée du capitaine Silvio qui, pour obtenir sa main, doit se déguiser en domestique niais puis en médecin charlatan. Makeda Monnet, dont notre collègue Alexandre Jamar avait salué l’aisance dans la musique de Ligeti, campe une délicieuse Laurette grâce à un timbre argentin et à son aisance dans la vocalisation. Le ténor David Ghilardi semble doté d’un corps en caoutchouc et son timbre est suffisamment charmeur pour conférer beaucoup de relief à l’amoureux Silvio. Comme on pouvait s’y attendre, la toujours gouailleuse Lara Neumann a dû inspirer la verve du metteur en scène, qui lui a concocté un personnage haut en couleurs, digne de nos meilleures humoristes ; vocalement, elle trouve les couleurs plus sombres qui l’opposent clairement au soprano juvénile de sa belle-fille Laurette. Enfin, affublé de postiches qui lui donnent une silhouette de Falstaff, voire de culbuto, le jeune et filiforme Laurent Deleuil est métamorphosé en bourgeois obèse, et se montre lui aussi parfaitement au diapason de la démence générale.

Si une bonne fée passe par ici, puisse-t-elle exaucer un souhait : faire enregistrer l’œuvre, avec orchestre, par ces mêmes chanteurs, afin de combler une lacune de la discographie…

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Opéra-comique en un acte, livret de Léon Battu et Ludovic Halévy

Créé aux Bouffes-Parisiens le 8 avril 1857

Détails

Mise en scène, décor et costumes

Pierre Lebon

Lumières

Bertrand Killy

Le Podestat

Laurent Deleuil

Le capitaine Silvio

David Ghilardi

Véronique, femme du Podestat

Lara Neumann

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Makeda Monnet

Martin Surot, piano

Studio Marigny, jeudi 26 septembre, 20h

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