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PARIS
11/12/03

(Persée / Sculpture de Benventuno Cellini)
Hector BERLIOZ

BENVENUTO CELLINI

opéra en deux actes
sur un livret de Léon de Wailly et Jules Barbier.

Version française

Livret de Léon de Wailly et Jules Barbier

Direction musicale : John Nelson

Cellini : Gregory Kunde
Térésa : Patrizia Ciofi
Ascanio : Joyce di Donato
Balducci : Laurent Naouri
Fieramosca : Jean-François Lapointe
Le pape Clément : Renaud Delaigue
Francesco : Eric Salha
Le cabaretier : Eric Huchet
Pompeo : Ronan Nédélec

Orchestre National de France
Choeur de Radio France

Paris, Maison de Radio France,
Salle Olivier Messiaen
11 Décembre 2003



Les bonnes raisons d'assister à ce Benvenuto Cellini proposé par la Maison de Radio France ne manquaient pas : bicentenaire de la naissance du grand Hector, rareté de l'oeuvre, affiche éblouissante, enregistrement du concert par EMI/Virgin Classics afin d'offrir aux discophiles une alternative à la version de Colin Davis... Hélas, à l'arrivée, la salle n'est qu'aux trois quarts remplie. A qui la faute ? A Berlioz qui, deux cent ans après, n'est toujours pas prophète en son pays ? A l'oeuvre qui n'a jamais réellement trouvé son style et qui, à force d'hésiter entre comédie et tragédie, se perd parfois dans des longueurs (le dernier acte surtout) ? A la mise à pied de Roberto Alagna, dont la prise de rôle était très attendue, remplacé au dernier moment par Gregory Kunde ?
Mystère. Mais, une fois de plus, les absents ont eu tort car la soirée méritait largement le détour dans ce recoin ouest de la capitale.

La première bonne surprise s'appelle justement Gregory Kunde. Le ténor dont, dernièrement, au Châtelet, l'Enée fut mis plus d'une fois en péril, porte mieux la cape du sculpteur florentin que celle du prince troyen. Le rôle n'est pas moins écrasant pourtant mais l'acteur s'y retrouve mieux. Le timbre semble moins ingrat. La prononciation du français est toujours satisfaisante. Les passages les plus techniques sont négociés avec succès. Le critique, tel Fieramosca, rend les armes. Il faut avouer que la dimension de la salle Olivier Messiaen, de taille plus humaine, lui donne un sérieux coup de pouce. Chapeau bas tout de même.
Sa Térésa a également un petit format vocal. Patrizia Ciofi n'est pas une grande voix en termes de puissance, mais, sa Lucie au Châtelet nous l'avait déjà démontré, elle est une grande actrice, une bonne technicienne et le français ne lui pose pas de problème. Dans ces conditions, elle s'empare aisément de notre coeur en même temps que de celui de Cellini.

Le Fieramosca très expressif de Jean-François Lapointe complète idéalement le duo. A leurs côtés, Laurent Naouri maîtrise vocalement le rôle moins flatteur de Balducci, mais curieusement, le comédien nous a semblé bien sérieux. Le gros barbon mérite un autre traitement.

Le meilleur pour la fin, du moins à l'applaudimètre : Joyce di Donato, en spécialiste des grands rôles rossiniens, ne fait qu'une bouchée d'Ascanio et triomphe dans le grand air du troisième acte.

John Nelson est à son aise dans Berlioz. On le voit, on l'entend. L'orchestre, les choeurs sont portés et tenus à bout de bras. Mission accomplie. Le finale du deuxième acte se transforme en une formidable cathédrale sonore. Les spectateurs des premiers rangs ont d'ailleurs dû y laisser un bout de leur tympan.

Indéniablement donc, les absents ont toujours tort. Il leur reste toutefois un lot de consolation : le disque qui devrait sortir très prochainement.
 
 

Christophe RIZOUD


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