C O N C E R T S 
 
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NEW YORK
(Metropolitan Opera)
Madama Butterfly

Giacomo PUCCINI

Daniela Dessì : Madame Mouche-à-beurre
Jane Bunnell : Suzuki
Fabio Armiliato : Pinkerton
William Shimell : Sharpless
Richard Fracker : Goro (son nom, il le signe à la pointe de l'épée,
d'un "G" ...)
Patrick Carfizzi : le commissaire impérial
Marty Singleton : le notaire
Michael Devlin : le bonze
Richard Hobson : Yamadori
Raveka Mavrovitis : Kate Pinkerton

Choeurs et orchestre du Metropolitan Opera de NY
Direction : Marco Armiliato

4/04/2002



LE BONZE ET LES MECHANTS

Pour cette reprise de Butterfly, Daniela Dessi est une Cio-Cio-San un peufatiguée, qui traverse l'oeuvre en économisant ses forces : clairement, le souffle lui manque pour tenir les grandes phrases lyriques pucciniennes lorsque le volume est nécessaire pour franchir la fosse d'orchestre. L'aigu est limité : le contre ut à l'unisson du premier acte est fort opportunément écourté par un violent baisé de Pinkerton (cette scène provoqua les hués de Licia Albanese lors de la création de cette production !).
Sans être indigne, la caractérisation dramatique souffre de la comparaison avec une avalanche de devancières, largement plus investies : on compatit mais on ne pleure pas.

Vocalement, Fabio Armiliato à du mal à convaincre dans un rôle trop central pour ses possibilités : il se rattrape en dispensant quelques beaux aigus, clairs et puissants. La caractérisation du personnage est efficace : yankee tête-à-claques au premier acte, dépassé par les conséquences de ses actes au troisième.

Le rôle de Sharpless n'attire habituellement pas l'attention : William Shimell y est proprement exceptionnel, attirant l'attention même lorsqu'il ne chante pas. De tous les personnages, c'est celui dont l'émotion paraît la plus sincère et la plus profonde.

L'ensemble des autres interprètes n'appelle pas de réserve, dans le fil du professionnalisme habituel de la maison.

A la baguette, Marco Armiliato, frère de Fabio, essaie surtout d'accompagner ses chanteurs.

Côté production, difficile de faire plus classique : pavillon japonais, murs coulissants, petite rivière (oui ! oui ! avec de la "vraie" eau !), cerisiers en fleurs ... un simple cadre, joli mais sans génie.
 
 

Placido Carrerotti
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