C O N C E R T S 
 
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BRUXELLES

17/09/02

(crédit photo : Johan Jacobs)

Elektra
Tragédie en un acte de Richard STRAUSS

Livret de Hugo von Hofmannsthal
d'après la tragédie de Sophocle

direction musicale : Kazushi Ono
mise en scène et décors : Stéphane Braunschweig 
costumes :Thibault Vancraenenbroeck 
éclairages : Marion Hewlett 
chef des Choeurs : Renato Balsadonna

Clytemnestre : Ingrid Tobiasson
Elektra : Isolde Elchlepp
Susan Bullock
(22 & 26/09 - 4/10)

Chrysothemis : Charlotte Margiono 
Aegisth : an Caley 
Oreste : Albert Dohmen

Jacques Does - Michela Remor  - Véronique Solhosse 
Marc Coulon - Carlos Krause
Jacqueline Van Quaille - Hanna Schaer
Natascha Petrinsky - Ursula Hesse
Eva Oltiványi - Ranko Kurano

Orchestre Symphonique et Choeurs de la Monnaie

en co-production avec L'Opéra National du Rhin, Strasbourg

Bruxelles, la Monnaie, 17 septembre 2002



Elektra à La Monnaie ou les débuts de Kazushi Ono 
 

Grande première ce 17 septembre à La Monnaie. Premier spectacle de la saison, sans doute, mais surtout intronisation de Kazushi Ono en sa qualité de nouveau directeur musical, succédant à Antonio Pappano, parti pour les rives de la Tamise. A l'issue de ce spectacle, le jeune chef japonais, né en 1960, a eu droit à une véritable ovation, rare aux premières bruxelloises. Il est vrai que sa direction d'un orchestre très fourni, et impeccable, a été plus que remarquable. Il a dirigé cette oeuvre unique, directe et compacte, de main de maître, avec un rare sens du souffle allié à une très belle musicalité, qualités essentielles à la réussite d'une production d'Elektra. Sans jamais couvrir les voix, ce qui est à souligner, car cet opéra souffre souvent d'une surcharge orchestrale pénible pour les solistes. Ceux-ci ont été parfaitement à la hauteur, particulièrement la Chrysothémis de Charlotte Margiono, follement ovationnée. Timbre d'airain, mais sachant parfaitement délivrer le message d'amour qu'elle souhaite tant offrir, elle incarne véritablement l'humanité prise dans un drame atroce. L'Electre d'Isolde Elchlepp, sans démériter, pâlissait un peu aux côtés d'une soeur aussi brillante. Mince et physiquement crédible, elle a toutefois soutenu son rôle écrasant avec une grande aisance, jusqu'à la danse finale. Les deux hommes, réduits par Hoffmanstahl et Strauss à la portion congrue, ont été excellents, tant l'Oreste noir d'Albert Dohmen, que le sirupeux Egisthe de Ian Caley, très Gerhard Stolze. La grande déception vint d'Ingrid Tobiasson, Clytemnestre bien terne et ne donnant aucun éclat à sa grande scène, pourtant éminemment dramatique. A sa décharge, il faut dire qu'elle ne fut pas aidée par une mise en scène terriblement sobre, et qui ne mettait aucunement en évidence son impressionnante personnalité. Stéphane Braunschweig s'est en effet contenté d'une mise en place, certes correcte, mais sans aucun sens de l'évocation, si important dans cette oeuvre sulfureuse. Décor unique (avec baignoire en premier plan, effet facile), lumières rouges et blanches, portes ouvertes ou fermées, direction d'acteurs placide, cela manquait nettement d'allant et de vigueur. Heureusement, la qualité musicale a tout sauvé. Une magnifique intronisation pour Kazushi Ono. 


Bruno Peeters
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Lire aussi  la critique de cette même production donnée le 3 mars 2002 à Strasbourg
 

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