C O N C E R T S 
 
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Coruña
(Festival Mozart)

(Juan Diego Florez)

Recital Juan Diego Florez

Juan Diego Florez, ténor
Vincenzo Scalera, piano
 

Teatro Rosalia  Castro

A Coruña, 7 juillet 2002



Pour conclure le festival Mozart, le petit théâtre Rosalia Castro,aux trois quarts rempli, a proposé un récital du jeune ténor péruvien J.D.Florez. Lors de sa dernière intervention en Espagne (à Madrid, Teatro Real, en mai) le ténor avait eu quelques problèmes l'obligeant à interrompre son récital pendant plus d'une demi heure et à le terminer avec prudence mais honneur.

Le récital de A Coruña n'a été ni prudent ni honorable ; il a été un triomphe à la César.

La première partie commençe avec Mozart. "Ridente la calma" puis "Un'aura amorosa" superbement phrasé et tenu sur le souffle. Pour tester la virtuosité suit "Si spande al sole" extrait de Il Re pastore. Le public reçoit avec intérêt ce premier groupe d'airs.
Florez passe alors à Rossini avec "l'esule" chanté avec sentiment et grande musicalité. Les demi teintes sont fort réussies, le ténor ne détimbrant jamais dans la nuance piano ou mezzo forte. Un extrait de Il signor Bruschino laisse ensuite la place au grand air de La Cenerentola, "Principe più non sei". La virtuosité s'impose sans problème, les nombreux contre-ut sont émis avec facilité. Le grand art, en tout cas, donne cette impression de facilité. Le public exulte à la fin de cette première partie.

La deuxième partie s'ouvre avec Bellini ("Malinconia") après que le ténor a averti le public qu'il avait changé par rapport à ce qui était écrit sur le programme. Il enchaîne aussitôt avec le grand air de I Capuleti ("O di Capellio generosi amici"), chanté avec sa reprise et conclu par un superbe ut, tenu encore à volonté. La tension monte d'un cran parmi le public qui n'en croit pas ses oreilles. La mélodie de salon est représentée par trois Tosti: "Ideale", "Seconda mattinata" et "L'alba separa", chantés dans le meilleur style et sans faute de goût.
Le récital se conclut par l'air final du Barbiere de Rossini, grand cheval de bataille de Florez qui le chante justement à Milan pendant ce mois de juillet. Les vocalises sont fluides, la technique ne fait jamais défaut. 

Les acclamations saluent le chanteur, obligé de concéder un bis: La Fille du régiment. Que dire de plus, sinon répéter que le style est parfait? Florez ne traite pas cette musique comme de l'opérette, mais avec applomb et tous les contre-ut sont émis avec une technique stupéfiante. Le public crie, tambourine, propose même quelques titres de deuxième bis! Florez propose alors "Granada" pour la plus grande joie du public espagnol. Ce morceau permettra à V.Scalera d'improviser dans la reprise du refrain et au ténor de Lima d'intercaller des mélismes andalous, un premier ut puis un dernier tenu à la fin. Est-il utile de préciser que l'enthousiasme devient hystérie collective et que le public ne tient pas à quitter son fauteuil? Il ne le fera qu'après un dernier bis: "una furtiva lagrima". J.D.Florez a conquis le public par sa voix mais aussi par un contact très naturel et sympathique.
 
 

Valéry Fleurquin
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