C O N C E R T S 
 
...
[ Sommaire de la rubrique ] [ Index par genre ]
 
......
GENEVE
23/12/02

Dietrich Henschel , Mireille Delunsch
& le Choeur Grand Théâtre de Genève... en répétition
© Grand Théâtre de Genève
Le Nozze di Figaro

Opéra en trois actes de Wolfgang Amadeus MOZART

Livret de Lorenzo da Ponte

Direction musicale : Julia Jones
Mise en scène : Nicholas Hytner
Reprise de la mise en scène : Stephen Taylor
Décor et costumes : Maria Bjornson
Lumières : Claude Tissier
Lumières recréées par Simon Trottet

Le comte Almaviva : Dietrich Henschel
Michael Volle (le 14/01)
La Comtesse : Mireille Delunsh
Figaro : Robert Gierlach
Suzanne : Lisa Larsson
Barberine : Sin-Nyung Hwang
Chérubin : Valentina Kutzarova
Bartholo : Alexandre Vassiliev
Marcelline : Hanna Schaer
Don Basile : Alexandre Krawetz

Orchestre de la Suisse Romande
Choeur du Grand Théâtre de Genève

Genève le 23 décembre 2002


Au bénéfice du doute, on aimerait croire, en ce soir de Noces à Genève, à la vengeance d'une femme sur Mozart le misogyne. Las ! Il ne s'agit que d'une lamentable erreur de casting. Julia Jones disposait d'un plateau de rêve, d'un formidable orchestre et l'on assiste à un épouvantable gâchis. Rien n'est en place ! Les tempi sont d'une lenteur (lourdeur plutôt) inconcevable, et l'ouverture est quasiment méconnaissable (au point que l'on se demande sur le coup, dubitatif, s'il n'en existe pas plusieurs versions...) tant Mme Jones aime la trompette et se fiche des cordes...

Nous n'évoquerons pas non plus l'insupportable et quasi permanent décalage entre la fosse et l'orchestre : c'est horripilant de devoir battre la mesure à sa place, de devoir jouer au métronome pour récupérer, combler en permanence !

Et l'on enrage encore lorsque Delunsh, merveilleuse musicienne en prise de rôle de la Comtesse, est si maltraitée dans son Dove sono, qu'elle manque de s'étouffer... la chef a encore ralenti ! Pareillement desservies, Lisa Larsson, délicieuse Suzanne, et Hanna Schaer, qui ne cesse de confirmer la belle carrière qu'on lui connaît, sauvent les meubles comme elles le peuvent. Chez les hommes, distribution également impeccable : Dietrich Henschel est jaloux et autoritaire, et Robert Gierlach est un Figaro agréable qui ne tombe jamais dans l'excès.

Leur principale (et non des moindres) gloire à toutes et à tous sera, tout au long de la soirée, de combler les défaillances d'une direction calamiteuse. Malgré la qualité des musiciens de l'Orchestre de la Suisse Romande, qu'on a vus briller et qu'on sait rompus à d'autres exercices, Julia Jones est largement dépassée dans les ensembles. Au sextuor, c'est la débandade, plus d'équilibre, aucun choix dans les lignes mélodiques. Avec une telle distribution, on se faisait une joie de voir Les Noces de Figaro, on en ressort totalement frustré.
 
 

Loïc Lachenal
[ Sommaire de la Revue ] [ haut de page ]