C O N C E R T S 
 
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NEW-YORK
(Metropolitan Opera)
RIGOLETTO

Giuseppe VERDI

Carlo Guelfi : Rigoletto
Ruth Ann Swenson : Gilda
Frank Lopardo :Le Duc de Mantoue
Sergei Koptchak : Sparafucile
Irina Mishura : Maddalena
Harry Dworchak : Monterone
Michael Forest : Borsa
Sandra Piques Eddy : Comtesse Ceprano
Patrick Carfizzi : Ceprano
Jane Shaulis : Giovanna Ailletourimorso
Lee Hamilton : un page
John Shelhart : un garde

Choeurs et orchestre du Metropolitan Opera de NY

Direction : Marco Guidarini
 

6/04/2002 (soirée)



 MENTION "PASSABLE"
 
 

Soirée de répertoire au Met pour ce Rigoletto qu'on croirait sorti de l'Opéra-Bastille !

Distribuer Ruth Ann Swenson en Gilda est une erreur classique : on sait, depuis Callas à Mexico ou Milanov avec Toscanini, que ce rôle exige une voix plus large que celle d'un simple rossignol.
Swenson s'en tire néanmoins grâce à une interprétation émouvante. Vocalement, il faut regretter un suraigu "au forceps" et quelques libertés avec la partition (ainsi, les piqués du point d'orgue conclusif de "Caro nome" sont-ils escamotés au profit d'une phrase longue).

A ses côtés, Carlo Guelfi est un Rigoletto dans la pire tradition vériste (à côté de lui, Gobbi c'est Alfred Deller !) : ça s'écoute tout de même avec intérêt, comme un vieux 78 tours (c'est toujours plus excitant que le même Guelfi dans Attila !).
En revanche, je crains des ravages vocaux dans un proche avenir.

Franck Lopardo ne remplit qu'à moitié son contrat en Duc de Mantoue : les difficultés du  premier acte sont surmontées sans problème, mais l'air du deuxième acte "Parmi veder le lagrime" est assez moyennement exécuté (la cabalette est donnée sans reprise .. et sans contre-ré).
On s'enfonce encore au troisième acte : le "si" conclusif de la "Donna" a du mal à sortir, quant au quatuor Ö les notes les plus difficiles sont carrément escamotées !
Ces libertés sont bien dommageables : Franck Lopardo est un estimable chanteur qui ne peut faire oublier la laideur de son timbre engorgé qu'en chantant magnifiquement (c'était le cas pour les "Lucia" de Bastille) ; s'il se laisse aller (voir une des mes précédentes critiques sur son Alfredo au côtés de June Anderson), il perd toute légitimité à chanter sur de grandes scènes.

Marco Guidarini conduit son monde avec talent et professionnalisme, mais sans génie particulier.

Rien de spécial à dire sur cette production ultra classique qui date d'une dizaine d'années : décors massifs suivant le livret à la lettre, sans la magie d'un Zeffirelli, et des chanteurs bien dirigés par l'assistant metteur en scène.
 
 

Placido Carrerotti
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