C O N C E R T S
 
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NEW-YORK
19/05/2006
 
Georg Friedrich Haendel

RODELINDA
Regina de'Longobardi

Opéra en 3 actes
Livret de Nicola Francesco Haym
D'après l'oeuvre d'Antonio Salvi

Mise en scène : Stephen Wadsworth
Décors : Thomas Lynch
Costumes : Martin Pakledinaz
Eclairages : Peter Kaczorowski

Rodelinda : Renée Fleming
Grimoaldo : Kobie van Rensburg
Garibaldo : Oren Gradus
Eduige : Stephanie Blythe
Bertarido : Andreas Scholl
Unulfo : Theodora Hanslowe
Flavio : Zachary Vail Elkind

Choeurs et orchestre
du Metropolitan Opera de New York
Direction : Patrick Summers

New York, le 19 mai 2006

Fleming, placidement


Un an et demi après sa création, le Metropolitan Opera reprend la production montée pour sa diva.

Pour cette nouvelle édition, Renée Fleming est apparue un peu fatiguée, avec un premier acte un peu geignard et plaintif ; la voix a du mal à passer la rampe en de nombreuses occasions : l’orchestre n’est pas particulièrement bruyant, mais les harmoniques sont un peu pauvres. Les choses s’améliorent au fur et à mesure du déroulé du spectacle, mais sans jamais vraiment atteindre le niveau de 2004. Le personnage est plus passif, moins surjoué (ce qui n’est pas non plus un mal car Flemng manque parfois de naturel !) : est-ce un signe de sagesse ou bien plutôt de lassitude ?

Kobie van Rensburg est en revanche bien meilleur que pour la création : les vocalises sont impressionnantes, la voix homogène sur toute la tessiture, d’ailleurs meurtrière. Théâtralement, l’artiste est très engagé. A la réserve près d’un timbre que beaucoup jugeront ingrat, un très grand chanteur.

Stephanie Blythe se succède à elle-même et confirme elle aussi qu’elle s’achemine vers sa maturité vocale : signe qui ne trompe pas, on n’entend plus une mouche voler à la moindre de ses interventions. Qu’attend le reste du monde pour faire chanter à cette exceptionnelle artiste tout le répertoire de Marylin Horne ? Espérons au moins que cette chanteuse corpulente aura la sagesse d’éviter de se lancer dans ces régimes à répétition qui semblent être la cause du déclin récent d’un certain nombre de ses collègues tels Voigt ou Heppner.

Andreas Scholl succède à David Daniels. Que dire devant un matériau aussi somptueux, un timbre aussi riche, une projection aussi confondante ? Et bien, on ne dit rien et on admire.

Mezzo soprano, Theodora Hanslowe succède à Bejun Mehta : le résultat est aussi inodore et sans saveur que la prestation du contre-ténor avait pu être riche et enchanteresse. Dommage.

A l’inverse, Oren Gradus a le bon goût de remplacer le médiocre John Relyea de l’édition 2004. Une belle autorité et un matériau qui promet : sans doute un artiste dont il faudra suivre le parcours.

La direction est confiée cette fois à Patrick Summers qui dirige avec davantage de professionnalisme que de génie un orchestre du Metropolitan aux sonorités renouvelées.

L’ouvrage est encore une fois un triomphe au rideau final, preuve que le public new-yorkais, parfois un peu traditionaliste dans le choix de son répertoire, se met enfin au baroque !



Placido Carrerotti



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