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VIENNE
12/09/05
© Copyright : Volksoper Wien - Dimo Dimov
DIE LUSTIGE WITWE

Opérette en 3 actes de Victor Léon et Leo Stein (d'après Henri Meilhac)
Musique de Franz Lehar

Baron Mirko Zeta : Peter Pikl
Valencienne : Jennifer O'Loughlin
Hanna Glawari : Andrea Maronn
Danilo Danilowitsch : Mathias Hausmann
Njegus : Gernot Kranner
Camille de Rosillon : Sebastian Reinthaller
Cascada : Daniel Schmutzhard
Saint Brioche : Christian Drescher

Mise en scène et décors : Daniel Dollé
Costumes : Cathy Strub
Chorégraphie : Lukas Gaudernak
Chef de choeur : Thomas Böttcher

Choeur, ballet et orchestre du Volksoper
Dir. Musicale: Alfred Eschwé

Vienne, Volksoper, 12 septembre 2005

LA VEUVE DU CENTENAIRE

Die Lustige Witwe fut créée il y a 100 ans au Theater an der Wien et le Volksoper de la ville impériale a décidé d'en proposer une nouvelle production pour fêter dignement l'événement. De nombreuses scènes européennes ont d'ailleurs ressorti La Veuve des cartons en cette année 2005 (cf. la critique du 10/06/2005 sur Forumopera).

Force est de reconnaître l'invention mélodique de Lehar, ses airs qui ne sortent plus de la tête, la richesse de son orchestration. Rythmes dansants ou duo capiteux (celui de Camille et Valencienne au deuxième acte est d'une sensualité troublante) constituent le secret de cette Veuve qui n'a pas pris une ride.

L'ancienne production qui avait encore cours en 2004 était très traditionnelle. Daniel Dollé a misé sur une scénographie plus stylisée: un grand escalier qui se perd dans les coulisses au premier acte, des ombrelles suspendues au dessus de la scène à l'acte suivant ou encore des corolles de tulipes géantes d'où sortent les grisettes au dernier acte, voilà quelques touches d'originalité.
Cependant les costumes 1900 et la mise en scène restent fidèles à la tradition. La robe dorée de Hanna Glawari au 3e acte n'est pas sans évoquer le fameux Baiser de Klimt.

Alfred Eschwé est un habitué des lieux ; sa direction est colorée, vive, brillante. L'orchestre et les choeurs sont, pour ainsi dire, en "pilotage automatique" : ils ont ce répertoire dans le sang. Le ballet intervient peu, quoiqu'on ait ajouté au 3e acte "l'entracte galop" de La Grande Duchesse de Gerolstein pour allonger sa participation.

Nous avions pu voir la Première en juin dernier, mais le jeu des multiples distributions qui alternent au Volksoper nous a permis d'entendre de nouveaux chanteurs lors de la septième représentation. L'ensemble est d'un bon niveau.

Andrea Maronn (Hanna) n'a pas un grave très puissant mais le médium et l'aigu sont suffisants. Sa chanson de Vilja est phrasée dans les règles de l'art et l'aigu final tenu crescendo puis descrescendo superbe. De plus, elle joue à merveille la veuve aguicheuse. Son partenaire, Mathias Hausmann allie une belle prestance scénique à une voix de baryton agréable. Ces deux-là forment un couple séduisant en diable. Pour ce qui est du couple Valencienne-Camille le point fort est le ténor Sebastian Reinthaller qui assure crânement tous les aigus avec sa voix de demi-caractère. Malheureusement Jennifer O'Loughlin n'est pas à la hauteur, faute de volume. Dès que le tissu orchestral devient dense, on ne l'entend plus; le comble est de la laisser chanter l'air de "meneuse des grisettes" au dernier acte qui sollicite le grave, chez elle inaudible. Il serait fastidieux de citer tous les seconds rôles, nombreux dans cette opérette, assurés ici avec le professionnalisme requis. Les dialogues et les airs s'enchaînent, fluides, sans temps mort.
Malgré ses 100 printemps, cette Veuve nous promet encore de nombreuses années de plaisirs insouciants.
 
 

Valéry FLEURQUIN
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