C  R  I  T  I  Q  U  E  S
 
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Una voce poca fa

Teresa BERGANZA
A portrait
 

Rossini - Il Barbiere di Siviglia : Una Voce Poco Fa
Mozart - Le Nozze di Figaro : Non So Piu, Voi Che Sapete
Mozart - Così Fan Tutte : Temerari !...Come Scoglio
Mozart - Ch'io Mi Scordi Di Te?...Non Temer, Amato Bene, K505
Gluck - Orfeo ed Euridice : Che Faro Senza Euridice ? Che Puro Ciel
Gluck - Alceste : Divinités Du Styx
Cherubini - Medea : Medea ! O Medea ! Solo Un Pianto
Haendel - Alcina : Mi Lusinga Il Dolce Affetto,
Verdi Prati, Selve Amene
Bizet - Carmen : L'amour Est Un Oiseau Rebelle,
Près Des Remparts De Séville
Rossini - L'Italiana in Algeri : Cruda Sorte ! Amor Tiranno !
Rossini - La Cenerentola : Nacqui All'affanno

Cherubini - Demofonte : Ahi ! Che Forse Ai Miei Di
Cesti - Orontea : Intorno All'idol Moi
Pergolesi - Confusa, Smarrita
Scarlatti - Qual Mia Colpa, Chi Vuol Innamorarsi,
Rosaura, Elitropio D'amor
Guridi - Como Quieres Que Adivine, Mananita De San Juan
Lavilla - Cuatro Canciones Vascas
Turina - Saeta En Forma De Salve A La Virgen De La Esperanza
Granados - El Tra-La-La Y El Punteado, El Majo Timido, La Maja Dolorosa
Turina - Farruca
Falla - Siete canciones populares espagnolas
Guerrero - La Roza Del Azafran : Sagrario's Romanza Marques
El Anillo De Hierro Pedro : Margarita's Romanza
Arambarri - Ocho Canciones Vascas

Orchestres, chefs et accompagnateurs divers
Dates d'enregistrements divers

2 CD DECCA 475 518-2
Durée : 155'31''


Bienheureux les éditeurs qui peuvent continuellement publier les enregistrements de leurs plus grands interprètes. On dit le marché du disque (classique) en crise et au bord du gouffre, mais cette nouvelle compilation des principaux récitals et intégrales de la mezzo espagnole trouvera sûrement son public, surtout que l'éditeur a bien pris soin d'y ajouter quelques inédits en CD.

Premières interrogations pourtant - concernant l'éditeur et non l'interprète - : celui du choix. Que ce double CD s'ouvre sur l'air de Rosine, soit, puisqu'il donne son nom au récital, même s'il ne nous apprend rien sur l'air ni sur l'interprète que nous ne sachions déjà. Pourquoi, en revanche, avoir choisi les airs de Cherubino et pas ceux de Suzanna (le sublime Al desio que Berganza est l'une des seules à avoir véritablement réussi), pourquoi le Come scoglio et Ch'io mi scordi di te et pas l'extatique Se pietà et l'incroyable air de concert Ombra felice ? Pourquoi le Verdi prati de Ruggiero et non pas la plus rare Bramo di trionfar ? Pourquoi enfin les airs rebattus de l'Italianna et de la Cenerentola et pas quelques travestis rossiniens ? Le premier disque, on l'aura compris, est un enchaînement assez arbitraire. Une fois accepté, reste à se délecter de la véhémence de cette Fiordiligi, de l'autorité de cet incomparable Idamante, de la noblesse de cette Alceste. Et surtout, moment de grâce absolu, le lamento de Neris : timbre incomparable, souffle inépuisable, il se dégage de cette plainte une compassion et une douleur quasi maternelle.

Le second disque mérite plus d'attention. Les oeuvres y sont plus rares, et le programme presque cohérent. Quelques arie antiche de Cesti, Scarlatti ou Pergolesi rappellent le rôle qu'a joué Teresa Berganza dans la redécouverte du répertoire baroque.

La mélodie espagnole se taille évidemment la part du lion : Turina, Granados, Falla... L'interprète déploie alors une palette de couleurs, d'intonations, une variété de timbre et une attention au texte dont on ne se lassera pas de vanter les mérites et dont on s'enivrera à loisir. Les Siete canciones populares de De Falla et La Maja dolorosa constituent le point culminant du programme.

Restent les fameux inédits. Là encore, une question s'impose : pourquoi avoir gardé aussi longtemps dans les tiroirs de Decca ces deux airs de zarzuela et ce cycle de mélodies traditionnelles ? Ces pièces d'un lyrisme généreux, voire un rien sirupeux, et ces mélodies à l'intimisme troublant, dressent, à elles seules, un portrait saisissant de l'artiste. Ambitus qui va de l'alto au soprano, maîtrise des nuances, variété des atmosphères, seule la virtuosité manque pour offrir un condensé de l'art de la cantatrice.

Un coffret plus consistant - tel que le même éditeur en a récemment consacré un à Janet Baker - eu été plus représentatif, plus digne aussi de la carrière et du répertoire inépuisable de la Berganza. L'éditeur a ses raisons que le mélomane ne connaît pas...
 
 

Sévag TACHDJIAN


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