C  R  I  T  I  Q  U  E  S
 
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Henri Berté (1858-1924)
Chanson d'Amour
comédie musicale en 3 actes de Hugues Delorme et Léon Abric
musique écrite d'après Franz Schubert.

Aimé Doniat : Schubert, Lina Dachary : Annette, Colette Louvois : Jeannette, Freda Betty : Nanette, André Mallabrera : Le Baron Franz, Marcel Vigneron : Kupel, Gaston Rey : Mr Muhl, Julien Tirache : Schwind, Guy Godin : Vogl, Pierre Giannotti : Le Chanteur des cours, Jacques Forestier : Brunel, Germaine Parat : Mme Muhl, Robert Legran : Binder, Béatrix Brunel : Mme Weber, Jean-Louis Simon : Novotny, Nicole Broissin : Carlina
Direction : Jésus Etcheverry

1 CD Accord/Universal : 476 2100
 

Vincent Scotto (1878-1953)
Opérettes marseillaises
extraits de Au Pays du Soleil, Trois de la Marine, Arènes Joyeuses, Un de la Canebière.

Jeanine Ervil, Pierre Denain, René Sarvil, René Novan, Max Amyl, Roger Prégor, André Roggers, Fred Triollet, Margaret Garson, Annie Roudier, Jeanine Duroc
Direction : André Grassi

1CD Accord/Universal : 4762107


Chroniquer la réédition de ce genre de disques pose un problème au modeste critique que je suis : peut-on rester objectif, ne pas juger la valeur intrinsèque des oeuvres et ne s'attacher qu'à l'interprétation proposée ? J'avoue que cette gageure est au-dessus de mes forces !

Henri Berté, obscur compositeur d'origine hongroise, a rencontré avec Chanson d'Amour un certain succès dans toute l'Europe. Sur un livret digne des éditions Harlequin, racontant les amours de Franz Schubert (!!!), ce monsieur a allégrement pillé la musique du grand compositeur pour donner ce pastiche. Tout ici est lourd : les dialogues, l'intrigue, la prosodie sur la musique, l'orchestration (la majorité des oeuvres de Schubert utilisées ici sont des lieder pour piano et voix). Seul intérêt : un petit "quiz auditif" où il faut reconnaître les pièces originales qui ont servi à ce massacre. Essayez, vous verrez ce n'est pas facile, vu ce que Monsieur Berté leur a fait subir ! Ou plutôt n'essayez pas, cela vous obligerait à acheter cette horreur... Bonne interprétation d'ensemble à part ça.

A la première écoute, le recueil d'opérettes marseillaises de Vincent Scotto peut paraître plus sympathique. L'auditeur a quelquefois l'impression d'écouter la Compagnie Créole égarée du côté de l'Estaque, mais ça a du rythme et comment résister à des refrains comme "La danse des fadas", "Zou... un peu d'aïoli", "De l'eau, du savon, du soleil" ou "Fais pas l'couillon" (je n'invente rien !) ? Certains refrains même fleurent bon les dimanches en famille de notre enfance, avec le gigot trop cuit, les flageolets et les napperons de la mamie sur la télé en noir et blanc qui diffusait Le Petit Rapporteur ; qui n'a pas entendu ses grands-parents fredonner "Adieu, Venise provençale" ou "Le plus beau de tous les Tangos du monde" ? Mais passés la nostalgie ou les fous rires face à l'indigence musicale et dramatique de ces oeuvres, on découvre, au détour du livret, deux trois couplets ou dialogues carrément racistes. Il devait être de bon ton pour un librettiste à cette époque de se moquer des "Bons sauvages" à qui le colonisateur français avait apporté la civilisation... No comment.

L'interprétation proposée ici n'appelle aucune critique : les dialogues sont vivants, les chanteurs imitent à merveille l'accent du midi, tous chantent bien. Le problème est ailleurs...
  


Jean-Christophe HENRY

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