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Gioachino ROSSINI
Bianca e Falliero

Bianca : Majella Cullagh
Falliero : Jennifer Larmore
Contareno : Barry Banks
Capellio : Ildebrando d'Arcangelo

The Geoffrey Mitchell Choir
The London Philharmonic Orchestra
Direction : David Parry

3 CD Opera rara


Rossini composa Bianca e Falliero pour la ville de Milan en 1819, en pleine période napolitaine. Pour ce public moins réceptif à ses innovations, il écrivit un opéra seria plus inscrit dans les traditions : le héros est chanté par un contralto en travesti, les morceaux sont fermés et séparés par des récitatifs secs, la fin est heureuse. Plus académique, moins attrayant que d'autres compositions du même auteur, il est de ce fait moins connu.

C'est probablement pour cette raison qu'Opera Rara a choisi de l'enregistrer, d'autant plus qu'il n'en existait pas de version studio. Ce choix est néanmoins surprenant, car il existe une superbe version sur le vif à Pesaro, datant de 1986, avec pas moins que Marilyn Horne, Katia Ricciarelli, Chris Merritt et Giorgio Surjan. Pendant ce temps, rappelons que le rossinomaniaque moyen attend toujours une version correcte de Elisabetta regina d'Inghilterra, Adina ou Mose in Egitto ...
Et effectivement, la comparaison avec la version de Pesaro est difficile pour les chanteurs réunis pour le présent enregistrement. Difficile mais pas indigne, car comme toujours chez Opera rara, l'équipe est solide, motivée, et bien en situation. Du travail sérieux, du travail de pro.

Le nom le plus connu sur la pochette est celui de Jennifer Larmore, "produit d'appel" si l'on peut dire. Malheureusement, si la virtuosité et les intentions de celle qui fut une si piquante Isabella ou une si jolie Cenerentola sont toujours admirables, le timbre est totalement asséché, ne possède plus une seule miette de moelleux, un seul reflet de velours. On ne peut rien reprocher à l'interprétation en soi, mais la voix ne fait plus vibrer l'auditeur. Au risque de me répéter, je suppose une nouvelle fois qu'Ewa Podles devait être occupée ailleurs, pour que les responsables aient embauché une mezzo légère pour un rôle de contralto ...

Totalement inconnue en revanche est la soprano Majella Cullagh (du moins inconnue de l'auteur de ces lignes !). Son interprétation est tout à fait recommandable, engagée et suffisament virtuose, manquant peut-être juste un peu de panache pour atteindre le niveau des grandes rossiniennes.
La bonne surprise de l'enregistrement est le ténor Barry Banks, dans le rôle du père indigne. Le timbre n'est pas beau, mais la virtuosité est sans faille, l'aplomb extraordinaire, l'engagement total. Une véritable révélation.

Bien connu dans le monde rossinien, Ildebrando d'Arcangelo se contente d'un petit rôle, dans lequel il n'a guère l'occasion de démontrer son savoir-faire.

Le chef d'orchestre maison, David Parry, connaît son Rossini sur le bout du doigt.

En conclusion, pour les fastes rossiniens, procurez-vous le live de Pesaro, mais pour les mélomanes qui n'ont pas envie de courir les disquaires, qui préfèrent les versions studio ou qui aiment avoir plusieurs versions d'une même oeuvre, cet enregistrement est largement plus que recommandable.
  


Catherine Scholler



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