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MARYLIN HORNE
JUST FOR THE RECORD
THE GOLDEN VOICE
 

Bizet, Saint-Saens, Rossini, Haendel, Gluck, Meyerbeer, Thomas
Lampugnani, Donizetti, Bellini, Verdi, Ponchielli
Schubert, Schumann, Wagner, Malotte, Nin, Bernestein, Copland, Forster

Chefs et Orchestres divers

2CD DECCA 00289476 1223
(Dist. Universal)


La grande et belle Marylin Horne méritait bien de la part de sa Maison Decca un hommage discographique. Voici donc en un album de deux compacts la plus irritante compilation de la saison. Pourquoi, allez-vous dire ? Tout simplement parce qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil pour les amateurs (et ils sont nombreux) de la Diva américaine. On passe sans vergogne de Bizet à Rossini, de Haendel à Meyerbeer, de Verdi à Copland dans la plus totale anarchie. Tout cela sent le copier/coller purement mercantile. On pioche dans quelques intégrales ou récitals et le tour est joué !

Le livret, en anglais uniquement, vaut aussi son pesant de cacahuètes entre hagiographie insipide (1'300 récitals au compteur mais elle a bien sûr chanté avec les grands partenaires, sous la baguette des plus merveilleux chefs d'orchestre, dans des spectacles de génie décorés par les plus talentueux scénographes de notre époque !) et son côté Gala ou Point de Vue Images du Monde à faire rêver la ménagère mélomane de moins de cinquante ans... Jusqu'à la dédicace finale de l'artiste, comme pour mieux cautionner ce discutable produit. Destiné exclusivement au marché américain, semble-t-il.

Rien d'approfondi sur son apport musical à la Rossini Renaissance - si : l'énumération fastidieuse de ses rôles ! - ou sur son travail avec ce couple novateur et mythique dans les années soixante : les Sutherland/Bonynge

Vous méritiez mieux Madame : que votre voix était belle en ces années-là, chaude, pleine, sensuelle (votre Dalila est capiteuse à souhait). Vous vous moquiez comme de l'an quarante des pyrotechnies vocales de Semiramide ou de L'Italienne à Alger qui pétillent comme du meilleur Asti. Vos Haendel et Gluck sont racés et d'un drapé antique rare.

Dans le répertoire français, vous accepterez, je pense, quelques minimes critiques. On passera sous silence votre Carmen, pourtant moins risible que d'autres cantatrices américaines (là, Bernstein y est pour beaucoup) ou sur votre Fidès du Prophète, molle de diction mais si fière d'accents et qui ose triomphalement la tessiture de soprano.

Le deuxième disque mérite une attention particulière. Les extraits d'intégrales abondent. Mais comme ces enregistrements (Norma, Lucrezia Borgia, Trovatore ou Gioconda) sont bien connus et constituent de référence, nous sommes en droit de les écouter à genoux.

Assez exotiques paraîtront alors l'Abenlied de Schumann et le Nacht und Traüme de Schubert. Martin Katz au piano ne vous aide guère, il est vrai. Au Wesendonk Lieder choisi (Träume) on aurait préféré Mahler enregistré sous la conduite experte de votre mari de l'époque : Henry Lewis. Un sans faute : le si touchant Somewhere tiré de West Side Story abordé comme une page du meilleur Mascagni. Le génie de Bernstein nous étonnera toujours.

Les airs traditionnels américains sont enfin les plus sympathiques qui soient. Un moyen comme un autre de nous faire découvrir votre musique ou vos racines. Et là, chapeau bas devant tant d'aplomb, de sincérité et de convivialité. Plaisir de vous écrire ceci, aucune Française, à notre connaissance, n'ayant réalisé le même travail.
 
 

Christian COLOMBEAU


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