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ROSSINI
GALA DU BICENTENAIRE

Avec Marilyn Horne, Frederica von Stade,
Deborah Voigt, Rockwell Blake, Chris Merritt,
Thomas Hampson, Samuel Ramey et alii

Orchestra of St.Luke's
Concert Chorale of New York
dir. Roger Norrington

2 CD Virgin Classics


Il a fallu attendre dix ans pour que Virgin fasse enfin paraître l'intégralité du concert de gala donné à l'Avery Fisher Hall les 29 février et 2 mars 1992, le premier étant le jour de naissance de Rossini deux siècles plus tôt. En effet les meilleurs extraits de ce gala étaient parus sous étiquette EMI en 1994. Il existe aussi une vidéo, mais revenons au disque Virgin.

Il commence par l'ouverture de La gazza ladra, omise chez EMI. En revanche les quatre titres suivants se trouvaient déjà chez EMI. Tout d'abord le "Mura felici" chanté par Horne. On choisira de considérer le verre comme à moitié vide ou à moitié plein, selon l'indulgence de l'auditeur. En effet on pourra louer l'intelligence de la grande rossinienne choisissant des variations moins périlleuses, évitant quelques aigus autrefois émis plus généreusement, ou constater l'usure des moyens inévitable à ce stade de sa brillante carrière. Il suffit de comparer avec ce qu'elle fait onze ans plus tôt dans le même air et la même salle de concert (disque DECCA) pour voir l'évolution de la voix. 

Suit l'"Inflammatus" du Stabat Mater chanté correctement par Deborah Voigt. Le rondo final de La Cenerentola revient à Frederica von Stade. La voix a perdu de sa rondeur, les aigus sont un peu acides, des inégalités de registre sont apparues, mais on ne lui reprochera pas un manque d'énergie.

Vient ensuite le superbe air de Zelmira chanté par un Rockwell Blake sans rival : un sommet du chant rossinien qui se passe de commentaire. L'extrait suivant ne figurait pas chez EMI ; il s'agit d'un ensemble de Bianca e Falliero où apparaît une Maria Fortuna au timbre peu engageant. Horne, Merritt et Henry Runey lui donnent la réplique. Ce passage a sans doute été choisi comme un bel exemple de "concertato" rossinien.

Le deuxième CD commence par le cheval de bataille de Merritt dans ces années-là : l'air complet de Guillaume Tell avec les reprises de rigueur et un contre ut final tenu. Est-ce la prise de son live ou une marque de fatigue, mais la voix semble manquer de volume? Thomas Hampson est déchaîné dans l'air de Figaro; il en fait des tonnes et se permet un contre ut en vocalise et "falsette" avant la reprise. Kathleen Kuhlmann chante ensuite avec dignité le superbe "Agnus Dei" de la Petite Messe Solennelle. Les deux extraits suivants sont des nouveautés : le trio masculin "Pappataci" chanté par Blake, Hampson et Jan Opalach (Mustafa), fort réussi. Le duo féminin de Zelmira (Voigt et Kuhlmann) met en valeur le cor anglais et la harpe typiques de la mélodie élégiaque. 

Les deux derniers morceaux se retrouvent chez EMI : le Mahomet sans rival de Samuel Ramey. Qui a chanté ce rôle avec autant de classe? Le finale est évidemment tiré du Viaggio a Reims, ce qui permet à toutes les stars et leurs faire-valoir de se retrouver à quatorze dans un des morceaux les plus jubilatoires de Rossini. En conclusion, un gala comme seuls les Américains semblent capables d'en offrir.
 
 

Valery Fleurquin



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