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Questionnaire de Proust : Patrizia Ciofi

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Interview
15 juin 2015

Infos sur l’œuvre

Détails

Dès ses premiers pas sur scène à la fin des années 1980, Patrizia Ciofi a choisi de mettre son art au service de l’expression. C’est cette quête absolue et obstinée de vérité théâtrale, qui, dans la cinquantaine de rôles qu’elle a interprété depuis, la rend incomparable. Après Alice dans Falstaff en juin et avant Manon de Massenet en septembre, l’une et l’autre à Marseille, elle occupe vendredi prochain, 19 juin, à Orange et sur France 3, la tête d’affiche de Musique en fête. Elle sera également présente les 24 et 25 juin au Festival de Saint-Denis dans le Requiem de Verdi. Ses réponses à notre questionnaire revu et corrigé de Proust sont à l’image de son chant, d’une sincérité émouvante.


La qualité que vous préférez chez un chanteur ?

La générosité ; le partage. J’aime beaucoup quand mon partenaire est présent, qu’il est vrai, qu’il ne triche pas, qu’il me regarde dans les yeux avec sincérité, qu’il a cette envie de partage, de raconter la vérité même si le théâtre est fiction…

Celle que vous appréciez chez une chanteuse

La même chose, même si en tant que soprano, j’ai moins de rapport avec les autres chanteuses ; la sensibilité, la générosité, dépasser sa propre voix pour faire le don de soi.

Votre principal défaut ? 

Difficile d’en donner un seul. Je vois toujours mes défauts plus que mes qualités. Je dirais la paresse, si incroyable que cela puisse paraître quand on regarde mon agenda. Quand j’ai un jour de libre, je peux rester allongée toute la journée. J’ajouterais la timidité. Là aussi, c’est difficile à croire mais je suis timide et je le regrette car cela m’empêche souvent d’aller vers les autres autant que je le voudrais.

Votre occupation favorite (à part chanter bien sûr) ? 

Dormir, la meilleure façon de recharger les batteries ! J’aime aussi sortir de ma vie, oublier ce que je fais, me vider la tête en regardant un film, en lisant un livre ; entrer dans la vie des autres à travers le cinéma, la litétrature ; m’occuper des autres… L’occupation des autres, c’est ça l’amour…

Votre idée du bonheur ? 

Ne rien souhaiter que l’on ait déjà

Quel serait votre plus grand malheur ?

La maladie des gens que j’aime, les voir souffrir et ne rien pouvoir faire pour les soulager

Votre truc contre le stress ?

Oublier tout ce qui est lié au travail : regarder des films, lire des romans pour imaginer de nouveaux horizons ; rencontrer des amis ; regarder la mer ; s’imaginer en vacances…

Votre livre de chevet ?

Sur ma table de chevet, il y a toujours des partitions car je suis toujours en train d’apprendre. Cela fait 25 ans que je chante et il y a toujours des choses à apprendre. J’aime aussi les romans, les histoires de grandes femmes : Madame Bovary, Anna Karenina

Votre opéra favori ?

Traviata qui m’a accompagnée longtemps et souvent. Butterfly aussi. Je dis souvent que le jour où je déciderai d’arrêter ce métier, ce sera avec ce rôle. Le monde de Puccini est un monde que j’aurais aimé pouvoir fréquenter plus si j’avais eu la voix pour.

Votre plus beau souvenir lyrique ?

Je pense à mes débuts à La Scala avec Traviata. C’est un beau souvenir que j’ai de moi-même. A cet âge-là, tu n’as peur de rien. Tu peux croquer le monde. Lucia à La Bastille est aussi un énorme souvenir. L’Amour avec un grand A, amour avec le public, c’est le bonheur…

Quel CD écouter sur une île déserte ?

La musique pop, Les Beattles ou un de ces chanteurs-auteurs – cantautore – que nous avons en Italie comme Lucio Battisti, ou la musique que j’écoutais jeune, le piano, les concertos de Chopin…

Votre héros dans la vraie vie ?

Je pense aux héros de tous les jours, que l’on croise et que l’on ne reconnaît pas, aux personnes qui chaque jour se donnent aux autres, pour les aider, soulager leurs peines, au péril parfois de leur vie.

Le chanteur avec lequel vous voudriez chanter ?

Ivano Fossati – un cantautore – qui malheureusement a arrêté de chanter… Alors, Raphael Gualazzi, un chanteur italien de jazz pop. S’il vous lit…

Et la chanteuse ? 

Barbara Streisand.

L’air que vous sifflez sous la douche ?

Si je siffle sous la douche, ce sont les airs de mes partenaires dans l’opéra que je suis en train de répéter ou d’interpréter.

Le rôle que vous rêvez d’interpréter ?

Je ne rêve que des rôles qui sont à ma portée. Par exemple, Mimi qui pour moi a longtemps été un rêve, que j’ai déjà chantée une fois à Paris, Salle Pleyel et que je vais retrouver la saison prochaine à Liège. Manon de Massenet que je vais chanter à la rentrée à Marseille. C’était un rêve de l’interpréter une deuxième fois. La deuxième fois, c’est toujours plus intéressant, plus profond… La première fois, c’est surtout le stress…

Et celui que vous n’accepteriez pour rien au monde ?

Un rôle que je ne suis pas capable d’interpréter, la musique contemporaine par exemple. On m’avait proposé un rôle intéressant dans un opéra de Henze mais je ne suis pas capable de rentrer dans cette musique, je ne sais pas où trouver l’inspiration. J’ai beaucoup d’admiration pour les gens qui arrivent à le faire.

Avec qui aimeriez-vous être coincée dans un ascenseur ?

Brad Pitt, pourquoi pas ?

Votre menu pour un dîner presque parfait ?

Un mélange de cuisine italienne et japonaise.

Et vos convives ?

Mes amis. Retrouver les gens que j’aime, tous les gens que j’ai rencontrés durant mes 25 années de carrière, regarder ma vie et manger. Ça aussi, c’est une idée du bonheur.

Votre note de musique favorite ?

Le La, c’est le début de tout.

Votre devise ?

C’est la beauté qui sauvera le monde… La beauté et aussi la gentillesse, la générosité… L’art…

 

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