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MOUSSORGSKI, Boris Godounov — Monte-Carlo

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Spectacle
23 avril 2021
Un Boris de Grand Prix

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Opéra en quatre actes et un prologue

Musique de Modeste Moussorgski, sur un livret russe du compositeur, basé sur le drame d’Alexandre Pouchkine, créé le 27 février 1874 au Théâtre Marinsky de Saint Pétersbourg et le 16 février 1928 dans le même lieu que dans sa version primitive de 1869

Détails

Mise en scène

Jean-Romain Vesperini

Décors

Bruno de Lavenère

Costumes

Alain Blanchot

Lumières

Bertrand Couderc

Conception vidéo

Etienne Guiol

Boris Godounov
Ildar Abdrazakov
Feodor
Marina Iarskaïa
Xenia
Anna Nalbandiants
La Nourrice
Marie Gautrot
Le Prince Vassili Chouïski
Aleksandr Kravets
Andreï Chtchelkalov
Ilia Koutioukhine
Pimène
Alexeï Tikhomirov
Grigori
Oleg Balachov
Varlaam
Alexander Teliga
Missaïl
Evgueni Akimov
L’Aubergiste
Natascha Petrinsky
L’Innocent
Kirill Belov
Mitioukha
Aleksandr Bezroukov
Nikitich / Pristav
Grigori Soloviov
Un boyard / Une voix dans la foule
Pasquale Ferraro

Chœur de l’Opéra de Monte-Carlo
Chef de chœur
Stefano Visconti

Chœur d’enfants de l’Académie Prince Rainier III

Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo

Direction musicale

Konstantin Tchoudovski

Monaco, Salle Garnier

Jeudi 22 avril 2021

En arrivant cette semaine à Monaco, le public de l’opéra – qui, rappelons le, n’a cessé d’être accueilli depuis le début de la saison – a trouvé une Principauté gainée de fer, bordée de glissières de sécurité, hérissée de tribunes, entourée de grillages, et cela jusque sur la place de l’opéra. La préparation du Grand Prix de Formule 1, chaque année, transforme ainsi le petit Etat en circuit automobile.

Nul ne sait qui remportera le Grand Prix, mais nous l’attribuerions volontiers au Boris Godounov que nous avons vu.

Cet ouvrage était présenté, si l’on ose dire, dans sa formule 1 – c’est à dire sa première version de 1869, sans l’acte polonais, sans la présence de Marina ni celle du ballet.

La mise en scène de Jean-Romain Vesperini est d’un parfait esthétisme. Tous les tableaux ont été conçus par la main d’un artiste. La vieille Russie légendaire est restituée sous nos yeux, avec son abondance de costumes, ses visions d’églises à bulbes, ses icônes dorées. Un immense visage de Christ orthodoxe s’étale sur la largeur de la scène, des éclairs sanguinolents zébrent le décor au moment de l’hallucination de Boris. Vesperini a coupé en deux l’espace scénique dans le sens de la hauteur, faisant voir deux scènes superposées. Il signifie ainsi que « le pouvoir (présenté sur la scène supérieure) est basé sur le peuple (présenté sur le plateau inférieur) ». C’est lui-même qui explique cela dans le programme – programme dans lequel il éprouve par ailleurs l’étrange besoin de rappeler que, par deux fois, il est arrivé en finale au concours de recrutement de directeur à l’opéra de Toulouse et à l’opéra de Nice mais qu’on lui a préféré un autre candidat. Dans quel but fait-il passer ce message ?


Une scène partagée en deux dans le sens de la hauteur (Photo Alain Hanel)

Par sa force dramatique et sa richesse vocale, Ildar Abdrazakov est magnifique dans le rôle de Boris. Le voici dans toute sa puissance et son désespoir, l’empereur poursuivi par la hantise du crime, le fauve traqué qui se roule à terre au moment de sa mort !

A ses côtés, le Pimène d’Alexis Tikhomirov nous envoûte par la beauté de ses graves.

Il y a dans la voix d’Aleksander Kravets quelque chose de sournois qui convient au personnage de Chouïski, dans celle de Kiril Belov quelque chose de touchant qui nous émeut dans le rôle de l’Innocent. Nous applaudissons la truculence d’Alexander Teliga en Varlaam et l’autorité d’Oleg Balachov en Grigori.

Bien sûr, en l’absence du personnage de Marina, la distribution féminine fait pâle figure derrière la masculine. Au niveau parité, on n’est pas dans les clous ! Mais Anna Nalbadiants, Natacha Petrinsky et Marina Iarskaïa tiennent fort bien leurs rôles respectifs de Xenia, de l’aubergiste et de Féodor.

Au milieu d’une rafale de sonneries de cloches, le chœur, magnifique, entretient l’ardeur d’une musique flamboyante.

Quant au Philharmonique, en grande forme, il était conduit pas un jeune chef qui a toutes les qualités pour devenir un grand. D’une main sûre et souple, Konstantin Tchoudovski a révélé ce que la musique de Moussorgski recèle de mystère, de drame, d’hystérie – et cela jusqu’au velours de l’ultime crescendo qui enveloppe comme un linceul le corps du tsar anéanti.

Il n’y a de modeste, dans ce spectacle, que le prénom de Moussorgski. Car tout le reste est magnifique.

 

 

 

 

 

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Opéra en quatre actes et un prologue

Musique de Modeste Moussorgski, sur un livret russe du compositeur, basé sur le drame d’Alexandre Pouchkine, créé le 27 février 1874 au Théâtre Marinsky de Saint Pétersbourg et le 16 février 1928 dans le même lieu que dans sa version primitive de 1869

Détails

Mise en scène

Jean-Romain Vesperini

Décors

Bruno de Lavenère

Costumes

Alain Blanchot

Lumières

Bertrand Couderc

Conception vidéo

Etienne Guiol

Boris Godounov
Ildar Abdrazakov
Feodor
Marina Iarskaïa
Xenia
Anna Nalbandiants
La Nourrice
Marie Gautrot
Le Prince Vassili Chouïski
Aleksandr Kravets
Andreï Chtchelkalov
Ilia Koutioukhine
Pimène
Alexeï Tikhomirov
Grigori
Oleg Balachov
Varlaam
Alexander Teliga
Missaïl
Evgueni Akimov
L’Aubergiste
Natascha Petrinsky
L’Innocent
Kirill Belov
Mitioukha
Aleksandr Bezroukov
Nikitich / Pristav
Grigori Soloviov
Un boyard / Une voix dans la foule
Pasquale Ferraro

Chœur de l’Opéra de Monte-Carlo
Chef de chœur
Stefano Visconti

Chœur d’enfants de l’Académie Prince Rainier III

Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo

Direction musicale

Konstantin Tchoudovski

Monaco, Salle Garnier

Jeudi 22 avril 2021

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