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Armida à l’épreuve de la modernité

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Brève
2 mars 2015
Armida à l’épreuve de la modernité

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Le drame héroïque haydnien, Armida en l’occurrence, est-il soluble dans le parti pris d’une contemporanéité militante ? Oui à l’applaudimètre. Mais difficile de savoir si le public a plus plébiscité l’orchestre et les voix que la mise en scène, vendredi à l’Opéra de Clermont-Ferrand, pour cette coproduction du Centre Lyrique d’Auvergne donné en octobre à Saint-Quentin-en-Yvelines. Haydn était incontestablement du côté des pupitres du Concert de la Loge Olympique, intelligemment galvanisés par un Julien Chauvin imaginatif et volontaire. Il n’aurait pas davantage renié l’engagement de la soprano Chantal Santon Jeffery dans le rôle-titre, fût-elle un piètre garçon manqué, à défaut d’être la magicienne attendue, pour les besoins de la mise en scène signée Mariame Clément qui déclinait les croisades sur le mode mariage pour tous. Le Rinaldo de Juan Antonio Sanabria lui faisait néanmoins face avec vaillance, déchiré entre la passion du devoir et le devoir de la passion. On ne résistait pas plus aux charmes de Dorothée Lorthiois, touchante et sublime Zelmira, ou à la noirceur de l’Idreno de Laurent Deleuil. L’Ubaldo d’Enguerrand de Hys et le Clotarco de Francisco Fernàndez-Rueda tiraient habilement leur épingle du jeu dans cette intrigue revisitée à défaut d’être réenchantée. Mais la modernité passe-t-elle nécessairement par un prosaïsme obligé des décors, des situations et des accessoires, du téléphone cellulaire à l’ordinateur portable en passant par la télévision et l’apparition d’une Madame Rinaldo ramenant son déviant d’époux dans le droit chemin ? L’ambiguïté des personnages se suffisait à elle-même. La métaphore politique étouffe ici le rêve et la symbolique du merveilleux. C’est moins l’anachronisme qui tue le surnaturel que l’inadéquation d’un débat de société au trait trop appuyé. L’héroïsme rend les armes devant le trivial. Mais la musique triomphe et sauve la mise.

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Chantal Santon Jeffery et Juan Antonio Sanabria  © Enrico Bertolucci

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