En janvier 2012, le Festival de Glyndebourne inaugurait son éolienne privée, installée sur une hauteur à quelques centaines de mètres du théâtre. Initialement contestée, la turbine, haute de 67 mètres et qui bénéficie des vents marins, fournit en moyenne 102% des besoins électriques du festival, soit environ 1400 mégawatt-heures annuels. Malheureusement, la moyenne est une chose, les pics de besoins estivaux en sont une autre : la production (électrique) ne suit pas toujours et, samedi dernier, la production (de Saul) a dû être annulée avant son terme. Faute de vent, la représentation de l’oratorio de Haendel a en effet subi une demi-douzaine de coupures de courant, chacune imposant une phase de redémarrage de 15 minutes. La moitié de ces coupures ont toutefois eu lieu durant le long entracte (qui permet aux spectateurs de pique-niquer), ce qui en a limité l’impact pour le public. L’instabilité persistante du courant a toutefois conduit les organisateurs à annuler la représentation avant la fin de l’ouvrage. Avec une turbine à l’arrêt faute de vent et des groupes électrogènes aux capacités limitées, l’alimentation électrique reposait sur un réseau local insuffisant à fournir la puissance nécessaire. Le festival a annoncé travailler à améliorer la résilience de ses installations et réfléchir à des investissements dans les infrastructures (inutile de prévoir une seconde éolienne toutefois : deux fois zéro, ça fait zéro). Des difficultés techniques non encore élucidées ont également affecté la représentation suivante, Le Nozze di Figaro, retardant la scène finale (qui de toute façon se passe la nuit). La turbine a permis de réduire jusqu’à présent 50% des émissions carbone du festival : c’était sans compter les spectacles inachevés qui viendront améliorer le bilan. On ne sait pas non plus si les propriétaires de véhicules parqués sur les bornes de recharge auront pu rentrer chez eux. En France, le sujet de la décarbonatation peine à avancer en dépit des propositions anciennes de promoteurs militants encore récemment reformulés et précisées.
Source : The Telegraph