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Isabelle Philippe, en passant par les banlieues

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Brève
3 avril 2013
Isabelle Philippe, en passant par les banlieues

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Isabelle Philippe fut révélée il y a une dizaine d’années par Pierre Jourdan à l’heureuse époque du Théâtre Impérial de Compiègne : elle y chanta et enregistra de magnifiques raretés telles que Dinorah de Meyerbeer, Haydée et la Zerline de Fra Diavolo chez Auber, Isabeau de Bavière dans Charles VI de Halévy, Les Caprices de Marianne de Sauguet. Elle poursuit depuis une carrière discrète mais talentueuse sur les scènes des provinces françaises. Lucia di Lammermoor donnée au Théâtre des Louvrais de Pontoise démontre que cette excellente artiste n’a rien perdu de ses atouts et mériterait amplement d’être distribuée dans un grand rôle sur une des scènes de la capitale. Sans être d’une grande puissance, la voix est bien projetée, le timbre clair, les aigus lumineux et d’une facilité déconcertante (jusqu’à un contre-mi bémol pianissimo au milieu de la scène de folie !). Les couleurs de la voix conviendraient certes davantage aux rôles de soprano d’agilité à la française plutôt qu’au romantisme italien, mais ne boudons pas notre plaisir. Son Edgardo est le jeune mais déjà remarquable Juan Carlos Echeverry : une petite voix certes, mais un timbre chaleureux, une maîtrise parfaite des couleurs et de la messa di voce qui en font un authentique belcantiste (en plus d’être visuellement une véritable bombe latino !). La production d’Antoine Caubet transpose l’action à l’époque actuelle, sans doute pour conquérir un public assez jeune. Le propos n’est pas toujours pertinent. Raimondo par exemple perd ses attributs de prêtre, mais la direction théâtrale est juste et précise, fouillée dans les moindres détails sans pour autant être envahissante. Précisons qu’il s’agit là d’une production semi professionnelle montée par le conservatoire de région, pour le meilleur et pour le pire. Passons rapidement sur des chœurs fâchés avec la justesse et la tessiture. L’orchestre en revanche est remarquable de précision malgré sa jeunesse et en remettrait à bien des formations (nous avons en tête certains spectacles dans les provinces italiennes …). Coup de chapeau à Andrée-Claude Brayer, chef d’orchestre attentive et maître d’œuvre de ce projet, qui sur plusieurs années, a réussi à monter avec de faibles moyens une quinzaine d’ouvrages lyriques : des communautés urbaines de cette taille, trop loin de Paris ou des capitales régionales historiques, n’ont guère de possibilités pour faire découvrir l’art lyrique à leurs habitants et ces projets n’en sont que plus louables. Signe de la légitimité de ces efforts, une représentation a dû être ajoutée pour faire face au succès public : une belle récompense pour les équipes concernées. [Jean-Michel Pennetier]

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