
La question peut paraitre incongrue compte tenu de la programmation de la salle Favart, mais Le Drame lyrique est en fait une statue d’Alexandre Falguière qui ornait le vestibule de l’Opéra-comique. Commandée en 1897 et installée en 1899 symétriquement à une statue de Manon (signée Antonin Mercié), elle fut retirée au printemps 1919 et remplacée par une Carmen de Maurice Guiraud-Rivière. Elle est successivement stockée au Dépôt des marbres, au Palais du Trocadéro, puis à Angers. On perd sa trace dans les années 40. « Elle semblait disparue jusqu’à sa réapparition en 1981 à Berlin, dans l’inventaire des Staatliche Museen, sous le nom de Die Geigerin (La Violoniste). Présente dans les collections berlinoises depuis la guerre, elle a tardé à y être formellement enregistrée en l’absence de preuve d’acquisition ou de don (…) Au début des années 90, Anne Pingeot, conservatrice au Musée d’Orsay, photographie la statue et fait le rapprochement avec le patrimoine décoratif de l’Opéra-Comique. En 2023, suite aux recherches menées par Laurent Falguière, arrière-petit-fils du sculpteur, Anne Pingeot et Agnès Terrier, dramaturge de l’Opéra-Comique, la provenance de la statue est confirmée et les autorités berlinoises ont accepté la restitution de cette œuvre à la France ». Rapatrié en décembre 2024, Le Drame lyrique est restauré par le Centre national des arts plastiques. La statue sera réinstallée en janvier 2026, à l’occasion des représentations de Werther. Afin de continuer au financement de cette réinstallation, l’Opéra-comique a lancé une souscription (dont les dons ouvrent droit à une réduction d’impôt). On peut voir la statue à son emplacement d’origine sur la gravure ci-contre, à droite. Interrogée par nos reporters, la statue de Carmen a tenu à préciser qu’elle refusait formellement d’aller à Berlin en replacement du Drame lyrique.
