D’après APnews (le site d’information officiel de l’Associated Press (AP), la relance du Metropolitan Opera, en bonne voie après la pandémie, subit un coup d’arrêt brutal en cette fin de saison 2024-2025. En cause : la chute du tourisme international, aggravée par le durcissement des politiques migratoires et de visas imposé par l’administration Trump depuis son retour à la Maison-Blanche.
Avec seulement 72 % de ses places occupées, le Met reste en dessous des 75 % visés, malgré une offre artistique ambitieuse. « Nous étions sur la bonne trajectoire, mais les deux derniers mois ont été particulièrement décevants », a déclaré Peter Gelb, directeur général du Met. Il attribue cette baisse à une conjoncture géopolitique défavorable, dominée par un climat d’incertitude pour les visiteurs étrangers, notamment ceux provenant d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie.
Les nouvelles restrictions sur les visas touristiques, mises en place depuis janvier 2025, ont déjà un effet mesurable. Selon NYC Tourism + Conventions, les prévisions de visiteurs internationaux ont été revues à la baisse de 17 %. Cette diminution s’est traduite au Met par une chute de la billetterie étrangère à 11 %, contre 16 % attendus et 20 % avant la pandémie.
Résultat : le Met n’a pu atteindre que 60 % de son chiffre d’affaires potentiel, en baisse par rapport aux 64 % de l’année précédente. Gelb souligne que le nombre total de billets vendus est stable, mais que la proportion de billets à prix réduit a augmenté, signe d’un remplissage plus difficile en fin de saison.
Le recul du tourisme étranger affecte également le renouvellement du public : 76 000 spectateurs ont assisté pour la première fois à une représentation, contre 85 000 l’an passé.
Peter Gelb se montre préoccupé par l’impact durable des politiques de repli : « Nous avons besoin d’un public international pour survivre. Le Met est une institution mondiale, pas seulement new-yorkaise », affirme-t-il.