Petites histoires féminines de la grande musique (André Peyrègne)

André Peyrègne aime les histoires. Et il aime les raconter. Cet homme à tout faire de la musique – il a comme casquettes celles de chef d’orchestre, musicologue, critique musical, conférencier, présentateur de concerts et festivals, il a également dirigé le CRR de Nice – ne sait rien mieux que regarder l’Histoire de la musique par la petite lorgnette de l’anecdote ou du récit piquant.
Il l’a déjà démontré en publiant en 2010 le Dico fou de la musique ou plus récemment les Petites histoires de la grande musique. Les lecteurs de Forum Opéra gardent un  souvenir ému des chroniques qu’il publiait dans ces colonnes pendant la pandémie ; il nous faisait revivre la création des grands ouvrages lyriques en romançant le récit des premières.
Cette fois-ci, André Peyrègne nous conte les Petites histoires féminines de la grande musique. Le titre de l’ouvrage en dit assez.
Sous le haut patronage de Cécilia Bartoli, qui en rédige la préface (et qui nous rappelle que Sainte Cécile est la patronne des musiciens), nous voici embarqués dans les coulisses de la grande musique où nous découvrons toute la place que ces dames y ont prise en se rendant, souvent dans l’ombre, indispensables.
L’ouvrage est divisé en cinq parties : les compositrices, les instrumentistes, les chanteuses, les épouses et inspiratrices et les mécènes.
Les anecdotes y font florès et l’on trouvera plaisir à découvrir certaines saillies (le père de Germaine Tailleferre qui ne tolérait pas que sa fille fasse de la musique : « Pour ma fille, être au Conservatoire ou faire le trottoir de la rue Saint-Michel, c’est la même chose ») ou à découvrir quelques détails émouvants (Fanny, la sœur de Felix Mendelssohn-Bartholdy qui prénomme ses trois garçons Sebastian, Ludwig et Felix).
Concernant la voix et l’opéra, Peyrègne passe en revue les grandes cantatrices depuis Julie Maupin, la « cantatrice mousquetaire », morte en 1707, jusqu’à Maria Callas et sa mort tragique en 1977, en passant par les rivalités entre la Cuzzoni et la Bordoni, Nancy Storace, amoureuse de Mozart, la Grassini, maîtresse de Napoléon et bien sûr la Malibran, morte à 28 ans des suites d’une chute de cheval, sa rivale Henriette Sonntag, Pauline Viardot, la Patti, diva à 8 ans, Hortense Schneider ou encore Nellie Melba.
On prendra beaucoup de plaisir à lire ces petites histoires ou à en glaner quelques-unes, grâce à deux annexes bienvenues (index des personnes citées et celui des œuvres).
Quoi de mieux pour bien finir l’été.