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La honte de Bordeaux

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Edito
11 avril 2021
La honte de Bordeaux

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Une « campagne de concertation mobile » (merci la novlangue) présentant des questions censées interroger le rapport du public à la culture ne passe décidément pas. Ce qui se voulait être un micro-trottoir destiné à recueillir la parole de chacun pour devenir un espace de consultation et de débat, n’a pas manqué de consterner les acteurs culturels.

En regardant les questions, on comprend rapidement en quoi elles sont orientées. Mais pourquoi ?
Soit les consultants en communication à la culture de Bordeaux sont véritablement incultes (une maladie de plus en plus fréquente qui n’épargne aucun parti politique ni aucune strate hiérarchique) au point de ne pas tenir compte de la syntaxe à respecter pour poser une question en bonne et due forme, soit parce que l’on souhaite diviser pour régner politiquement. Les deux options peuvent aussi coexister, ce n’est pas exclu.

Dans un contexte d’agonie de la Culture depuis plus d’un an (mais pas de totale invisibilisation, puisque les gens continuent d’être nourris d’une manière ou d’une autre), et d’habituation à un espace public flétri – contexte dans lequel la lassitude et la fatigue s’accouplent et engendrent de nouveaux espaces de réflexion rétrécis, asséchés, isolés –, créer des formules rhétoriques qui sont des questions quasi fermées ou orientées (cf. « diriez-vous que »…) ou bien des questions plus pernicieuses et faussement innocentes (cf. « artiste, c’est un métier ? », « la culture, ça coûte trop cher ? ») est un acte aux conséquences graves dont il faut prendre la pleine mesure maintenant. De telles associations de mots donnent immédiatement une forme, des contours à l’inacceptable et empruntent le vocabulaire d’un bord politique qu’on ne nommera pas. 

La Culture, c’est tout ce qui ouvre, élargit l’horizon, permet d’être plus que soi-même, de ne plus parler de soi-même, de s’extraire de soi, d’être l’autre, d’être ensemble.
Ainsi, les seules questions à poser dans un contexte de rétrécissement, devraient être des questions d’accroissement, d’élévation : que représente pour vous la culture ? Qu’est-ce qui vous manque le plus culturellement ? Quelle sera la première chose dont vous aurez envie lorsque les salles rouvriront ?

On attend désormais une réaction forte, qui ne soit pas une stratégie politique, une stratégie du choc.

 

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