A l’occasion du Barbiere di Siviglia dont il signe la mise en scène, les décors et les costumes pour le Rossini Opera Festival, Pier Luigi Pizzi dialogue avec l’interprète du rôle d’Almaviva, Maxim Mironov.
Cher Maître, avec ce Barbiere di Siviglia, combien de titres rossiniens avez-vous mis en scène ? Et combien à Pesaro ?
En tout vingt. Et dix-sept pour le ROF
Mais est-ce vraiment votre premier Barbiere ?
Tout à fait. Cela peut sembler incroyable…Un rendez-vous important toujours remis à plus tard.
Pourquoi, comment ?
Les circonstances, le hasard.
Maestro Pier Luigi Pizzi et Maxim Mironov © amati-bacciardi
Maxim Mironov, connaissiez-vous le Maestro Pizzi avant de travailler avec lui dans La Pietra del paragone en 2017 ?
Oui, car j’ai eu le privilège de faire mes débuts en Italie dans sa mise en scène de Maometto secondo à Venise, à La Fenice, en 2005.
Maître, vous aviez donné à Giocondo, dans La Pietra del paragone, une élégance aristocratique. L’aviez-vous conçu ainsi à l’intention de Maxim Mironov ?
Oui, évidemment. J’ai toujours ma propre idée du personnage mais je suis toujours prêt à l’adapter au tempérament et au physique de l’interprète.
Maxim Mironov, vous avez déjà chanté Almaviva. Ce Barbiere du Maestro Pizzi vous a-t-il aidé à mûrir le rôle ?
Oui, oui, oui ! Le Maestro m’a fait découvrir en pleine lumière les aspects du rôle qui n’étaient pas aussi clairs pour moi auparavant.
Maestro, vos mises en scène ont un sceau d’élégance, à l’intérieur de fastueuses réminiscences picturales (Otello, Tancredi) ou dans un dépouillement d’une pureté essentielle (Tancredi), qui les caractérise. Qu’avez-vous imaginé pour ce Barbiere ?
Simplement ce qui me semblait indispensable pour une comédie d’intrigue, qui n’est pas une farce, et des personnages à l’individualité forte, qui ne sont pas de simples marionnettes.
Maxim Mironov, comment vous êtes-vous préparé à cette mise en scène ? Y a-t-il eu des rencontres préalables ?
Oui, nous avons fait une paire de séances de travail où la discussion a porté sur quelques aspects du personnage. Cela m’a été très utile. Il faut du temps pour composer un personnage et cette fois j’’en ai eu suffisamment.
Maestro, comment trouvez-vous Maxim Mironov au travail ?
Parfait ! Il a une personnalité affirmée et beaucoup de style, mais il est disponible et il prend plaisir à s’adapter aux propositions du metteur en scène, s’il les approuve.
Maxim Mironov, travailler avec un tel maître, est-ce facile ?
Ce n’est facile en rien, mais c’est très instructif et très divertissant. Maestro Pizzi fait une foule de propositions et est toujours disposé à trouver une solution en cas de problème. Mais c’est un perfectionniste intransigeant et il exige un engagement total et une concentration absolue pendant les répétitions.
Il semble exister entre vous une confiance réciproque, forgée par ce travail en commun. Serait-il excessif de parler d’affinités électives ?
PLP : la confiance mutuelle et l’entente sont déjà des affinités électives.
MM : je suis évidemment fasciné par le génie et la si vaste culture du Maître, et je cherche à apprendre de lui le plus possible.
Maestro, comment ressentez-vous cette curiosité de Maxim Mironov à votre égard ?
Comme un très fort stimulus à satisfaire cette curiosité.
Maxim Mironov, qu’est-ce qui vous étonne le plus chez Maestro Pizzi ?
Sa vivacité et sa jeunesse ! Sa façon de savourer la vie.
Avez-vous d’autres projets de travail ?
PLP : Pas pour l’instant mais j’espère vivement qu’il y en aura.
MM : Je rêve de continuer à chanter des opéras dans des mises en scène du Maître. Ce rêve se concrétisera-t-il ? Nous verrons.
Maestro, vous avez déjà réalisé des mises en scène pour des récitals de chant. Pourriez-vous en réaliser pour Maxim Mironov ?
Franchement je n’y ai pas pensé. Maxim n’a pas besoin de moi pour s’exprimer, comme il sait parfaitement le faire, en récital. Je préfère – et cela me passionne – l’aider à construire de nouveaux personnages.