Cette production de Lohengrin au Deutsche Oper Berlin ayant fait l’objet de plusieurs comptes rendus au cours des saisons précédentes (2013, 2015, 2016), nous accentuerons notre propos sur les interprètes de la soirée.
Nous retrouvons le Lohengrin de Klaus Florian Vogt, désormais très à l’aise dans la peau (et les plumes !) du héros. Son timbre juvénile, sa clarté d’émission, la lumière de sa voix ne sont plus à démontrer. Son chant doux et néanmoins sonore peut être qualifié d’élégiaque.
A ses côtés, Rachel Willis-Sørensen campe une Elsa faible et tourmentée. Son soprano très expressif dotée d’un joli vibrato serré peine toutefois à prendre de l’ampleur dans les aigus. Son volume limité devient carrément gênant lorsqu’il ne lui permet pas de se faire entendre dans les ensembles.
Dans le rôle du roi Henri l’oiseleur, Günther Groissböck a encore pris de l’assurance. Les sonorités rocailleuses de sa puissante voix de basse roulent en toutes circonstances sur les autres pupitres et coulent comme un torrent impétueux en flots ininterrompus.
Simon Neal n’était pas au mieux de sa forme ce soir dans le rôle de Friedrich von Telramund qu’il connait pourtant bien. Quoique démonstratif, son jeu manquait cependant d’une empreinte vocale correspondante.
A ses côtés, sous les traits de son épouse, Petra Lang l’écrase littéralement, car, outre son interprétation convaincante, ses moyens vocaux sont à la hauteur de la noirceur du personnage. Une excellente diction, de belles véhémences dans ses imprécations et des fulgurances dans les aigus en font une Ortrud mémorable.
Thomas Lehman, en héraut du roi, n’impressionne guère en dépit de sa mise en avant par le jeu de scène.
Les chœurs, maintenant parfaitement réglés sur cette partition, offrent des moments d’émotion très poignants tandis que l’orchestre dirigé par Donald Runnicles maîtrise ses élans pour rester en parfaite adéquation avec le plateau. On soulignera encore le merveilleux effet de la spatialisation des cuivres ainsi que la perfection atteinte par le pupitre des cordes dans ses montées progressives vers les climax de l’œuvre.
Opéra romantique en trois actes (1850)
Livret du compositeur
Mise en scène
Kasper Holten
Décors & costumes
Steffen Aarfing
Lumières
Jesper Kongshaug
Heinrich l’oiseleur
Günther Groissböck
Lohengrin
Klaus Florian Vogt
Elsa von Brabant
Rachel Willis-Sørensen
Friedrich von Telramund
Simon Neal
Ortrud
Petra Lang
Le héraut du roi
Thomas Lehman
Seigneurs brabançons
Ya-Chung Huang
Andrew Dickinson
Byung Gil Kim
Dean Murphy
Dames d’honneur
Rosemarie Artz
Angelika Nolte
Kristine Häger
Saskia Klumpp
Chœur et orchestre du Deutsche Oper Berlin
Direction musicale
Donald Runnicles
Deutsche Oper, Berlin, dimanche 12 novembre 2017, 17h
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