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Actualité
29 février 2016

Infos sur l’œuvre

Détails

*** Mis à jour en 2024 ***

Situé au pied de la Croix-Rousse, entre la place des Terreaux et le Rhône, l’Opéra de Lyon se distingue parmi les salles de province par ses choix audacieux de programmation, en termes de répertoire, de création et de mise en scène, qui lui ont valu en 2017 d’être nommée « meilleure maison d’Opéra du monde » lors des International Opera Awards, qui sont à la scène lyrique ce que les Oscars sont au cinéma. Il attire un large public venu de tous horizons, dont une grande partie frappe par sa jeunesse. Ancien et nouveau à la fois, comme le prouve la coexistence des ors du foyer datant du XIXe siècle et du dôme de verre fin XXe signé Jean Nouvel, il dissimule derrière sa façade hybride pas moins de dix-huit étages (dont cinq en sous-sol) et, à chacun des neuf niveaux accessibles au public, le rouge et le noir d’Eros et de Thanatos.

Adresse : Place de la Comédie, 69001 Lyon

Institution lyrique hébergée : Opéra National de Lyon

Site Web : www.opera-lyon.com

Année de construction : 1831 après la destruction du bâtiment précédent par un incendie, puis rénovation quasi complète de l’intérieur et modification partielle de l’extérieur en 1993.

Architecte : Antoine-Marie Chenavard et Jean-Marie Pollet en 1831 (actuellement façade et foyer), Jean Nouvel en 1993.

Style architectural : Néo-classique et contemporain.

Répertoire de prédilection : Le refus de toute routine empêche de parler d’un répertoire de prédilection. Afin de ne pas privilégier une partie seulement des œuvres, l’Opéra de Lyon alterne les siècles, les genres et les approches. Des œuvres fondatrices du XVIIe aux créations les plus contemporaines, chaque saison réunit autour d’une thématique fédératrice les conceptions les plus variées de l’art lyrique, rendant justice à la vocation d’universalité du spectacle d’opéra comme à la volonté de « dialogue entre histoire et modernité » affirmée lors de la rénovation du bâtiment.

Activités pédagogiques et culturelles : Le service du développement culturel, créé en 2003-2004, travaille à la diffusion de la connaissance du genre opératique (mais aussi de la danse et de la chorégraphie) auprès des collèges et lycées. Avec l’aide de la Région, un important programme de formation des enseignants de lycées et des formateurs (« Lycéens et apprentis à l’opéra ») est mis en place chaque année afin de les aider à préparer au mieux leur venue avec leurs classes à l’opéra, où des places parmi les meilleures leur sont réservées. Par ailleurs, une politique tarifaire très incitative permet aux moins de 29 ans de bénéficier de places à tarif réduit, certains spectacles étant accessibles dès 10 €. Parallèlement à des partenariats avec l’université, l’Opéra mène des actions de sensibilisation à l’art lyrique dans des collèges du 1er arrondissement (pentes de la Croix-Rousse), où se trouvent les ateliers de couture, de la Ville de Vénissieux, où est implanté son atelier décors, et du 8e arrondissement, proche de Vénissieux. Des activités sont également réservées aux plus petits, à l’Opéra même pendant les spectacles donnés en matinée, mais aussi grâce à des projets comme « l’Opéra à l’école » dans une école élémentaire, avec ateliers, interventions d’artistes et préparation à un spectacle. À côté de tous ces dispositifs, la Maîtrise de l’Opéra accueille des enfants, dès l’âge de sept ans, en lien, pour la scolarité secondaire, avec deux établissements lyonnais proposant des classes à horaires aménagés (CHAM).

Histoire : Après la signature en 1687 d’un contrat d’exploitation du privilège de l’Opéra pour la ville de Lyon, obtenu des héritiers de Jean-Baptiste Lully par Jean-Pierre Legay (ou Leguay), l’Académie Royale de Musique s’installe d’abord dans une salle de jeu de paume située rue Pizay, et l’on y donne le Phaëton de Lully pour son ouverture en janvier 1688. Mais un incendie détruit la salle en novembre 1689. Le local qui accueille alors l’Opéra place Bellecour s’écroule en partie à la suite d’inondations de la Saône en 1711, tandis que sa nouvelle demeure, l’Hôtel du Gouverneur, connaîtra à son tour deux incendies. La salle du Jeu de Paume de la Raquette Royale lui accordera un séjour plus serein pendant plus de trente ans. En 1756, on inaugure un nouveau théâtre, dû à l’architecte Jacques-Germain Soufflot, où seront représentés, parallèlement aux pièces de théâtre, opéras et ballets. Après de grands succès (à l’origine de l’ajout d’un quatrième rang de loges en 1788) et diverses vicissitudes, l’opéra Soufflot, qui devait initialement être agrandi et restauré, est détruit en 1825 après son rachat par la Ville (il avait été vendu en 1796). Les architectes Antoine-Marie Chenavard et Jean-Marie Pollet sont chargés de la construction d’un nouveau théâtre, inaugurée le 1er juillet 1831, mais qui ne sera complètement achevé qu’en 1886 avec la décoration du plafond du Foyer du Public par Joanny Domer. Entre temps, le nombre de places, qui était au départ de 1800, est passé à 2700 après modification de la salle en 1842 par l’architecte René Dardel à la demande de la Ville (qui souhaitait atteindre le nombre de 3100 places). Le bâtiment connaît ensuite des améliorations techniques, avec l’installation du chauffage à vapeur et de l’électricité à la toute fin du XIXe siècle, le théâtrophone qui permet d’écouter des retransmissions dans les locaux du journal Le Progrès de Lyon, l’installation d’une scène tournante en 1922… L’élégant théâtre à l’italienne jouit d’une acoustique remarquable qui compense l’absence de visibilité causée en divers endroits par les colonnettes ou par l’éloignement de la scène depuis les balcons et le fond des loges. Mais il devient vétuste et inconfortable et pose divers problèmes techniques. Entre 1975 et 1992, certains spectacles sont donnés à l’Auditorium de Lyon, qui offre de nouvelles possibilités de mise en scène (avec notamment en 1983 une mémorable Clemenza di Tito de Mozart et la création française de Die Soldaten de Zimmermann). À la suite de l’appel à projet lancé en 1986, destiné à l’origine à remettre l’édifice aux normes, et des travaux ambitieux du lauréat du concours, on inaugure en 1993 le nouveau bâtiment conçu par l’architecte Jean Nouvel, qui n’a conservé du théâtre de Chenavard et Pollet que la façade avec ses huit Muses, les murs et le Grand Foyer. Aux neuf niveaux ouverts au public s’ajoutent quatre niveaux en sous-sol et cinq niveaux en hauteur, de la scène de répétition et du studio du chœur aux studios du ballet. Cet ensemble de dix-huit étages est coiffé d’une voûte qui marque le paysage urbain : certains étrangers qui ne sont point de Lyon (comme on dit dans la capitale des Gaules) la prennent de loin pour celle d’un hall de gare. Mais la verrière dévoile tous ses charmes le soir lorsqu’elle est constellée des lueurs rouges d’un dispositif sophistiqué, dû au plasticien Yann Kersalé.

Premier opéra représenté : La Dame blanche de Boieldieu (grand succès des années précédentes sur la scène du théâtre provisoire) pour l’inauguration de 1831, Rodrigue et Chimène de Debussy (création d’un opéra inachevé et inconnu du grand public) pour l’Opéra Nouvel en 1993.

Créations marquantes :
•    Création mondiale de Pygmalion de Jean-Jacques Rousseau (et Horace Coignet) le 19 avril 1770

•    Création française des Maîtres chanteurs de Nuremberg de Richard Wagner le 30 décembre 1896

•    Création française de La vera costanza de Josef Haydn le 18 avril 1980

•    Nouvelle création de David et Jonathas de Marc-Antoine Charpentier le 19 février 1981

•    Création scénique française de La Femme silencieuse (Die schweigsame Frau) de Richard Strauss le 20 novembre 1981

•    Création française de Die Soldaten de Bernd-Aloïs Zimmermann le 18 février 1983

•    Nouvelle création de Médée de Marc-Antoine Charpentier le 22 octobre 1984

•    Création mondiale de Rodrigue et Chimène de Claude Debussy 14 mai 1993

•    Création mondiale de Trois sœurs de Peter Eötvös le 13 mars 1998

•    Création mondiale de Médée de Michèle Reverdy le 23 janvier 2003

•    Création française de Moscou, quartier des cerises de Dmitri Chostakovitch le 17 décembre 2004

•    Création mondiale de Claude de Thierry Escaich le 27 mars 2013

•    Création mondiale de GerMANIA d’Alexander Raskatov le 19 mai 2018

Meilleures places : Parterre rangs F à O de face, à condition de pas avoir devant soi une personne trop grande ou dotée d’une abondante chevelure, surtout montée en chignon. Mieux encore : premier rang du premier balcon ou du deuxième balcon (qui est évidemment un peu plus loin de la scène). Ce sont les places qui permettent de bien entendre orchestre et chanteurs, de bien voir la scène et de lire les surtitres sans difficulté.

Acoustique : Elle est de bonne qualité dans l’ensemble. Mieux vaut cependant éviter les places situées tout au fond du parterre, sous l’avancée du premier balcon, où les sons de l’orchestre sont parfois étouffés, et le dernier balcon, où les voix ne parviennent pas toujours avec netteté (contrairement au ‘poulailler’ de l’ancien bâtiment).

Tarifs : De 10 à 116 euros, selon la catégorie, l’âge et le spectacle.

Anecdote : L’architecte Antoine-Marie Chenavard avait prévu en 1862 de placer huit statues  « pour le couronnement de la façade du Grand-Théâtre de Lyon ». Le choix s’étant porté sur les Muses, il fallait en écarter une : ce fut Uranie, Muse de l’astronomie, dont on estima, à tort ou à raison, qu’elle avait moins à voir avec l’opéra que ses sœurs. D’où nombre de plaisanteries sur la présence lacunaire des filles de Zeus au fronton du temple de l’art lyrique lyonnais, mais aussi quelques rumeurs nourrissant les spéculations les plus folles : qui avait volé la neuvième Muse ? Plus sérieusement, une partie du corps de la Muse Terpsichore s’étant effondrée le jour de Noël 1895, les statues de pierre furent remplacées par leur copie en fonte, permettant au Progrès de Lyon de titrer le 3 janvier 1912 : « Mises à neuf, elles ne sont toujours que huit ! ». Il faudra les déposer pour la rénovation de 1993, mais elles ont été depuis remises à leur place et participent toujours du folklore lyonnais.

Vestiaire : Situé au premier étage desservi par les escalators, il est spacieux et efficacement organisé, de sorte que l’attente n’y est jamais trop longue. On peut y emprunter un coussin rehausseur, bien utile pour les enfants mais aussi pour les adultes au parterre si l’on n’est pas soi-même une personne trop grande (voir plus haut).

Toilettes : De part et d’autre du vestiaire, les messieurs à gauche, les dames à droite. Attention, c’est tout noir et assez exigu. L’attente est souvent longue et la propreté des lieux de courte durée. D’autres toilettes tout aussi noires et exiguës se trouvent au premier sous-sol, au niveau de l’amphithéâtre. C’est à coup sûr un point faible de l’opéra (comme souvent en France).

À l’entracte : Le Grand Foyer est en général pris d’assaut mais on peut essayer d’y faire un tour pour y boire un verre et/ou y admirer l’ensemble de scènes allégoriques peintes au plafond, encadrées de dorures, œuvre d’un fils de canut, le peintre lyonnais Antoine-Jean Barthélémy dit ‘Joanny’ Domer, ainsi que les guirlandes qui ornent les colonnes présentant sur des médaillons les noms des compositeurs. La grande baie vitrée offre une vue imprenable sur les jardins et bâtiments de l’Hôtel de Ville. En descendant à l’amphithéâtre (au niveau moins deux), on pourra soit prendre un verre ou un sandwich au bar, soit manger dans l’amphithéâtre même à condition d’avoir réservé son menu (par Internet ou en achetant sa place au guichet) : formule ingénieuse et plaisante si l’on ne mange pas trop lentement. On peut aussi sortir sur le péristyle et prendre l’air en assistant parfois à des démonstrations de Hip Hop ou de break-dance (l’été, on y donne des concerts de jazz).

Les bémols : L’austérité de la salle, toute noire, et l’inconfort des sièges en plastique que renforce le peu de place pour les jambes, tandis qu’un point lumineux orange fixé sur le siège de devant vous aveugle. Si bien que les premiers efforts déployés consistent à masquer le faisceau éblouissant, qui d’une main, qui d’une écharpe ou d’un mouchoir, afin de voir la salle ou de lire le programme. Quel soulagement quand les lumières s’éteignent !

Les dièses : La situation de l’Opéra, desservie directement par une station de métro, à l’extrémité de la rue de la République qui mène jusqu’à la place Bellecour, à deux pas de la rive droite du Rhône et des pentes de la Croix-Rousse. Le jeu du rouge et du noir, depuis la coupole (sombre et sur laquelle la lumière rouge s’intensifie en fonction du nombre de personnes présentes dans l’édifice) jusqu’aux sas rouges donnant accès à la salle noire, en passant par les lanternes rouges du péristyle. La programmation, notamment le Festival annuel qui propose chaque printemps trois spectacles en alternance, dont au moins une œuvre du répertoire et une création (par exemple, en 2013-2014, sur le thème Justice/Injustice, Fidelio de Beethoven et Il Prigioniero de Dallapiccola donnés les jours suivant la représentation de Claude, création de Thierry Escaich sur un livret de Rober Badinter d’après Claude Gueux de Victor Hugo).

Accessibilité : Des ascenseurs permettent aux personnes handicapées d’accéder à leurs places (pour les personnes en fauteuil roulant, accès au parterre uniquement, sur réservation au moins dix jours à l’avance). Une dépose-minute est possible devant l’Opéra, place de la Comédie. Les parkings Opéra (place Tolozan) et Terreaux (accès par la rue d’Algérie) sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant. Les chiens d’accompagnement sont acceptés en salle. Certaines places disposent d’une boucle magnétique amplificatrice du son pour les personnes bénéficiant d’une assistance auditive.

Accès : Métro au pied de l’Opéra, station Hôtel de Ville / Louis Pradel (ligne A directe de la gare SNCF de Perrache ; en venant de la gare SNCF de la Part-Dieu, prendre la ligne B jusqu’à Charpennes puis la ligne A direction Perrache). Plusieurs arrêts de bus à proximité. Parkings Opéra, Terreaux et Hôtel de Ville (dont la sortie est la plus proche de l’entrée de l’Opéra).

Boutique : Pas de boutique, mais des programmes de salle soignés qui présentent l’argument et donnent le texte intégral de l’opéra, en version originale et en français, ainsi que des textes critiques et des repères chronologiques, en vente à l’accueil-billetterie, au niveau vestiaire près des escalators et dans la salle à chaque niveau.

Où dîner a proximité ? Le Bar des Muses, au 7e étage, propose une restauration légère avec vue sur la place de la Comédie entre les statues desdites Muses. On y accède par un ascenseur depuis le péristyle de l’Opéra. On peut dîner à l’amphithéâtre (voir plus haut) pendant les 30 à 35 minutes d’entracte (en 2024 formule à 27 € : assiette froide gourmande + verre de vin + dessert). En sortant de l’Opéra, à deux minutes à pied, on trouvera des brasseries, restaurants et pizzerias de l’autre côté de la Place Pradel ou place des Terreaux, ou encore dans les petites rues qui jouxtent le bâtiment. La difficulté est de trouver un établissement qui serve suffisamment tôt pour avoir le temps de dîner avant le spectacle, ou d’en trouver un qui ne ferme pas trop tôt pour pouvoir dîner ensuite. Tout dépend donc de la durée du spectacle. Dans le premier cas, il est conseillé de bien prendre ses repères afin de ne pas se perdre au retour, surtout s’il l’on est pressé pour arriver à l’heure.

Où dormir à proximité ? On peut citer l’Hôtel de Paris, 16 rue de la Platière, le Grand Hôtel des Terreaux, 16 rue Lanterne, le Carlton, 4 rue Jussieu, le Mercure Lyon Centre Plaza République, 5 rue Stella, le Mercure Lyon Centre Beaux Arts, 73-75 rue Président Herriot. Pour un budget moins élevé, on peut remonter jusqu’à la place Carnot (par le métro ligne A jusqu’à Perrache ou à pied par la rue de la République puis, dans son prolongement, la rue de la Charité ou la rue Victor-Hugo).

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