Forum Opéra

ROSSINI, La scala di seta — Pesaro

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
18 août 2011
A la même échelle mais un barreau en dessous

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Gioachino Rossini (1792-1868) La Scala di Seta Farce comique en un acte Livret de Giuseppe Foppa Création 9 mai 1812 Venise Teatro San Moisè Mise en scène, Damiano Michieletto Décors et costumes, Paolo Fantin Eclairages, Alessandro Carletti Dormont, John Zuckerman Giulia, Hila Baggio Lucilla, Josè Maria Lo Monaco Dorvil, Juan Francisco Gatell Blansac, Simone Alberghini Germano, Paolo Bordogna Orchestra Sinfonica G. Rossini Direction musicale, José Miguel Pérez-Sierra Pesaro, Teatro Rossini, 18 août 2011 20h

Deux ans après sa création, la mise en scène de La Scala di Seta, reprise dans le cadre de cette nouvelle édition du Rossini Opera Festival, n’a rien perdu de son ingénieuse efficacité (cf. le compte-rendu de Brigitte Cormier). Les plus anciens de nos lecteurs se rappellent peut-être l’originalité du dispositif imaginé par Damiano Michieletto pour raconter cette farce en un acte, mise en musique par Gioachino Rossini alors qu’il n’avait pas 20 ans : la représentation à l’échelle 1/1 de l’appartement de Giulia, comme sur un plan d’architecte. Par un jeu de miroirs inclinés, le spectateur surplombe du regard l’ensemble des lieux, à condition d’être placé à l’orchestre ou tout au moins face à la scène. En hauteur et dans les loges de côté, le procédé perd malheureusement de sa lisibilité.

 

Réglé avec la même précision qu’en 2009, l’ensemble tient le même rythme, en parfaite correspondance avec l’agitation goguenarde d’une partition qui ne demande qu’à jubiler. Les portes – virtuelles – claquent avec le même entrain et l’esprit se réjouit autant que l’œil de cette multiplication de gags portés par une intrigue que le dispositif scénique a le bon goût d’alléger. L’habituelle succession de quiproquos, où de jeunes amants s’emploient selon leur habitude à duper un irascible barbon, pourraient sinon à la longue devenir pesante.

 

En 2009, l’interprétation musicale se plaçait au même niveau d’excellence que la mise en scène, faisant de ce spectacle le major inattendu d’une promotion qui comptait pourtant Le Comte Ory – mal – mis en scène par Lluis Pasqual et Zelmira – bien – interprétée par Juan-Diego Florez et Gregory Kunde. C’est hélas moins vrai cette année. La direction de José Miguel Pérez-Sierra, aussi consciencieuse soit-elle, ne peut se comparer avec celle de Claudio Scimone qui il y a deux ans imprimait un mouvement autrement enlevé à la partition de Rossini. Et de l’orchestre, on retient avant tout l’inventivité du piano forte, habile à animer les récitatifs et à illustrer avec esprit les situations.

Censée mener le bal, Hila Baggio en Giulia n’a ni l’abattage, ni le charme mutin d’Olga Peretyatko. Quelques suraigus, placés ça et là sans beaucoup d’à propos, ne rachètent pas une vocalise souvent sèche et un timbre grenu.

De même, Simone Alberghini ne possède ni la rondeur, ni la générosité de Carlo Lepore. Au point que l’on en commencerait à regretter l’ajout après le quartetto de l’air alternatif « Alle voci dell’amore », qui ne figure pas dans la partition d’origine (en raison probablement des limites vocales de l’interprète du rôle de Blansac). A tort. Le baryton bolognais prend alors la mesure infatuée de son personnage et se réalise vocalement à travers les nombreuses contorsions d’un numéro qui demande autant de virtuosité que d’expression. On arrêtera là les comparaisons.

La Lucilla de Josè Maria Lo Monaco vaut davantage par son jeu de scène, au bord de la crise de nerf, que par un chant épais à la ligne mal assurée.

Un peu dépassé l’année dernière par Libenskof du Viaggio a Reims (cf. notre compte-rendu), John Zuckerman n’a aucun mal à endosser le modeste costume de Dormont, le tuteur que l’on prend plaisir à berner.

Doté d’un physique aussi avantageux que d’une voix sonore qui trouve naturellement sa place dans les ensembles, Juan Francisco Gatell a l’aigu parcimonieux et l’intonation parfois nasillarde. Mais la voix possède suffisamment de souplesse et l’interprète de présence pour que son Dorvil soit en mesure de rafler la mise. Et l’on comprend sans mal la rumeur flatteuse qui accompagne ses premiers pas à Pesaro (cf. la brève du 10 août dernier).

A l’applaudimètre, le jeune ténor hispano-argentin se laisse cependant distancer par le Germano survitaminé de Paolo Bordogna. Déjà très à l’aise en 2009 dans un rôle dont il maîtrise parfaitement la syntaxe bouffe, le baryton a encore enrichi son interprétation de valet ahuri, au point de monopoliser l’attention mais aussi, vocalement, de parfois se laisser un peu trop aller. Qu’importe, c’est l’acteur avant le chanteur que saluent les applaudisseurs, visiblement satisfaits d’une soirée à laquelle on aurait finalement moins à reprocher si l’on n’avait entendu mieux deux années avant.

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

3

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Gioachino Rossini (1792-1868) La Scala di Seta Farce comique en un acte Livret de Giuseppe Foppa Création 9 mai 1812 Venise Teatro San Moisè Mise en scène, Damiano Michieletto Décors et costumes, Paolo Fantin Eclairages, Alessandro Carletti Dormont, John Zuckerman Giulia, Hila Baggio Lucilla, Josè Maria Lo Monaco Dorvil, Juan Francisco Gatell Blansac, Simone Alberghini Germano, Paolo Bordogna Orchestra Sinfonica G. Rossini Direction musicale, José Miguel Pérez-Sierra Pesaro, Teatro Rossini, 18 août 2011 20h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

L’arbre généalogique de Wagner
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Synesthésie du sacré
Cyril AUVITY, Romain BOCKLER, Anouk DEFONTENAY
Spectacle