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GOUNOD, Faust – Liège

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Spectacle
14 septembre 2025
Luxuriant pour les yeux et musicalement abouti

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Opéra en cinq actes de Charles Gounod
Livret de Jules Barbier et Michel Carré, d’après l’œuvre de Goethe
Créé à Paris (Théâtre lyrique) le 19 mars 1859

Détails

Mise en scène, décors et lumières
Thaddeus Strassberger
Costumes
Giuseppe Palella
Vidéo
Greg Emetaz
Chorégraphie
Antonio Barone

Faust
John Osborn
Méphistophélès
Erwin Schrott
Valentin
Markus Werba
Wagner
Ivan Thirion
Marguerite
Nino Machaidze
Siebel
Elmina Hasan
Dame Marthe
Julie Bailly

Orchestre, chœur et techniciens de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège
Chef des Chœurs
Denis Segond
Direction musicale
Giampaolo Bisanti

Liège, Opéra Royal de Wallonie, vendredi 12 septembre 2025, 20h

Salle comble ce vendredi 12 septembre à l’Opéra Royal de Wallonie pour la nouvelle production de Faust concoctée par Thaddeus Strassberger, qui est également l’auteur des décors spectaculaires, dont la richesse et la profusion ont ébloui les spectateurs. Un véritable délire visuel où se mêlent allusions chrétiennes et références cabalistiques dans un capharnaüm hétéroclite, bigarré et parfois abscons. Sur la scène, deux immenses panneaux coulissants sur lesquels sont peintes des armoires de style moyenâgeux dont les portes entrouvertes laissent apparaître des grimoires, des manuscrits, de vieux instruments de musique et des objets religieux. Ces panneaux dévoilent en se déplaçant, une infinité d’éléments qu’ls serait trop fastidieux d’énumérer de façon exhaustive. Au lever du rideau, trône une baignoire bleue ouvragée au centre de la scène, dans laquelle le vieux Faust, incarné par un figurant, s’installe pour se suicider. L’acte deux commence par un combat de boxe, à l’acte trois, des jardinières de plantes exotiques, derrière lesquelles se cachent deux autres figurants censés représenter Adam et Eve, occupent le plateau. Au début du quatre, Marguerite enceinte, est couchée dans un lit entre deux compagnes d’infortune. Elle est soudain entourée par des crânes géants sur l’un desquels est juché Méphisto, avant de subir les tortures de deux religieuses tandis que des personnages diaboliques vêtus de rouge exécutent une danse autour d’elles. Enfin la nuit de Walpurgis donne lieu à un déploiement éblouissant d’accessoires et de somptueux décors. Des anneaux concentriques scintillants descendent des cintres avant l’apparition des reines de l’antiquité, richement vêtues dans des niches dorées. Au premier acte, des traces de sang dans le dos du costume de Méphisto rappellent qu’il est un ange déchu qui a perdu ses ailes. Il les retrouvera durant l’apothéose finale. Marguerite, censée être une jeune fille modeste, apparaît à Faust telle une princesse, dans une luxueuse robe blanche, on ne sait pourquoi, peut-être pour exacerber ses fantasmes ? Durant la scène du jardin, Méphisto est présenté comme le double de Faust, tous les deux étant vêtus à l’identique. Soulignons au passage la splendeur des costumes réalisés par Giuseppe Palella. La direction d’acteurs, d’une redoutable précision, contribue à la réussite de ce spectacle foisonnant.

© J-Berger_ORW-Liège

La distribution, soignée, aligne quelques artistes de renom qui ne mériteraient que des éloges, n’était la diction approximative de certains d’entre eux. Ivan Thirion, habitué de la maison, et Julie Bailly, vêtue en diseuse de bonne aventure, sont impeccables et justes dans leurs rôles. Elmina Hasan, tout à fait crédible en jeune homme grâce à sa taille élancée, est dotée d’une voix solide et d’un medium charnu. L’excellent Markus Werba possède un timbre clair et homogène, il campe un Valentin introverti et émouvant, dépassé par les événements. Nino Machaidze tire son épingle du jeu grâce à ses talents de comédienne. Après l’entracte, à partir de la scène de la chambre, sont incarnation est tout à fait bouleversante. Cependant, le timbre a perdu une partie de son brillant dans le medium et la diction est souvent approximative. En revanche, le Faust de John Osborn est en tout point remarquable, la diction est proche de la perfection et le timbre a conservé toute sa séduction. Sur la réserve en début de soirée, le ténor a gagné en assurance et la voix en volume tout au long du spectacle. Sa ligne de chant élégante et nuancée fait merveille dans une « demeure chaste et pure » de toute beauté. A la fin de la scène du jardin il conclut la phrase « Félicité du ciel ! Ah fuyons ! » par un aigu du meilleur effet. Sur le plan dramatique, il se hisse au niveau de sa partenaire dans le tableau final. L’autre triomphateur de la soirée est Erwin Schrott dont le Méphisto charismatique à conquis le public qui lui a fait un triomphe lors des saluts. La basse uruguayenne possède une voix longue et puissante, un grave profond et sonore ainsi qu’un registre aigu aisé comme en témoigne la note ajoutée à sa vocalise sur le mot « gentilhomme » au premier acte. Si la diction est encore perfectible, Schrott parvient à se faire comprendre et incarne un démon à la fois inquiétant et sarcastique qui mène la danse dès son apparition, mais sans excès, avec même une certaine sobriété. Saluons enfin la prestation irréprochable des chœurs préparés par Denis Second.

A la tête de l’Orchestre de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège en grande forme, Giampaolo Bisanti propose une direction contrastée. Lent et solennel au premier acte, le tempo s’accélère au début de la kermesse puis l’orchestre se fait suave au jardin avant les déferlements sonores de la nuit de Walpurgis.

Notons enfin que c’est une partition très complète qui nous est proposée, avec notamment la scène de la chambre qui s’ouvre avec l’air magnifique de Marguerite « il ne revient pas », suivi de la romance de Siebel « Si le bonheur » (qui a succédé à l’air originel « Versez vos chagrins »), le chœur des feux follets au début de l’acte cinq et la chanson bachique de Faust « Doux nectar ».     

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Opéra en cinq actes de Charles Gounod
Livret de Jules Barbier et Michel Carré, d’après l’œuvre de Goethe
Créé à Paris (Théâtre lyrique) le 19 mars 1859

Détails

Mise en scène, décors et lumières
Thaddeus Strassberger
Costumes
Giuseppe Palella
Vidéo
Greg Emetaz
Chorégraphie
Antonio Barone

Faust
John Osborn
Méphistophélès
Erwin Schrott
Valentin
Markus Werba
Wagner
Ivan Thirion
Marguerite
Nino Machaidze
Siebel
Elmina Hasan
Dame Marthe
Julie Bailly

Orchestre, chœur et techniciens de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège
Chef des Chœurs
Denis Segond
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Liège, Opéra Royal de Wallonie, vendredi 12 septembre 2025, 20h

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