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RAVEL, L'Enfant et les Sortilèges — Londres

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Spectacle
30 novembre 2020
Sortilèges numériques

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Fantaisie lyrique en deux parties

Musique de Maurice Ravel

Livret de Colette

Création à l’Opéra de Monte-Carlo le 21 mars 1925

Détails

Mise en scène
Rachael Hewer

Décors
Leanne Vandenbussche

Production
Tamzin Aitken

L’Enfant
Emily Edmonds

Maman
Karen Cargill

La Fauteuil
Marcus Farnsworth

La Bergère
Alison Rose

L’Horloge Comtoise
Kieran Rayner

La Théière
Thomas Atkins

La Tasse Chinoise
Jane Monari

Le Feu
Sarah Hayashi

Une Pastourelle
Chloe Morgan

Un Pâtre
Elizabeth Lynch

La Princesse
Claire Lees

Le Petit Vieillard
Paul Hopwood

La Chatte
Shuna Scott Sendall

Le Chat
Jerome Knox

Un Arbre
Michael Sumuel

La Libellule
Idunnu Münch

Le Rossignol
Eleanor Penfold

La Chauve-Souris
Elizabeth Karani

La Rainette
Gavan Ring

L’Ecureuil
Marta Fontanals-Simmons

La Chouette
Philippa Boyle

London Philharmonic Orchestra

Direction musicale

Lee Reynolds

VOPERA (The Virtual Opera Project) est une nouvelle compagnie britannique fondée par la metteuse en scène Rachael Hewer. Pour sa première production, elle a choisi Ravel, l’Enfant et les Sortilèges. Il s’agit d’un projet numérique, imagine et créé durant la pandémie et destine à une audience en ligne, d’abord sur You Tube puis sur Marquee.tv, dès la mi-décembre.

Le jeune et capricieux protagoniste de L’Enfant et les Sortilèges apprend, non seulement à être responsable et compatissant, mais aussi à faire l’expérience de la perte. Il saisit des éclats, encore mystérieux, du monde des adultes – un monde sentimental dans sa rencontre avec la Princesse, et plus physique, dans la parade féline nocturne. Par-dessus tout, c’est la tendre embrassade des accords de « maman » avant le chœur final qui en dit long. Le changement de décor opéré alors, dans cette production numérique mise en scène par Rachael Hewer, est futé, touchant et parlant pour les musiciens et le public de 2020, mais elle sort de nulle part. La pauvre Maman est laissée pour compte dans la cuisine (Maman étant chantée par la formidable Karen Cargill, dont on se souviendra).

Si le livret de Colette oblige l’enfant à reconsidérer son environnement familier, Rachael Hewer l’en retire, modifiant de manière cruciale la trajectoire de l’opéra. Chanté comme d’ordinaire par une femme adulte, ici la vibrante Emily Edmonds, l’Enfant – contrairement à tous les indices grammaticaux laissés dans le texte – prend ici la forme d’une fille de neuf ans, jouée par Amelie Turnage. Bien qu’elle ne semble pas du genre à cela, elle fait un doigt d’honneur à sa mère, claque le couvercle de son Mac pour saboter l’école à domicile, et disparaît, autre Alice au pays des merveilles, à travers l’écran cassé de son ordinateur. Elle émerge dans un Londres crasseux, cartoonesque, imaginé par Leanne Vanderbussche, designer, et James Hall, superviseur et éditeur d’effets visuels. Les visages des plus de 80 chanteurs participants y sont superposés à des animations ou d’autres corps que les leurs. Une fortune de savoir-faire créatifs, techniques et logistiques est passée dans cette production, et c’est réconfortant d’entendre que tous les contributeurs ont été payés pour leur travail. Les seuls artistes à partager le même espace physique plutôt que virtuel sont les 27 membres du London Philharmonic Orchestra. Ils jouent la réduction de la partition originale réalisée par Lee Reynolds, leur chef pour cette occasion. Si l’on y perd un peu en sensualité et en frissons, la modernité de Ravel y est pleinement mise en valeur. Celui qui a pensé à mettre un t-shirt des All Blacks à la Théière, chantée par le Néo-Zélandais Thomas Atkins, mérite une médaille, mais d’autres gags visuels peuvent outrepasser le livret et même la partition. Loin d’être précieux et ridicules, le Fauteuil et la Bergère sont affalés comme des patates sur leur canapé ; les chats sur leurs tapis de yoga ne dégagent aucun érotisme (peut-être parce que cette production est à destination des familles), et on ne comprend pas bien pourquoi un groupe de poubelles plutôt qu’un bosquet d’arbres – menés avec force par Michael Sumuel – devrait se lamenter sur ses blessures. Dans les scènes plus sérieuses, les figures pastorales déchirées deviennent des jouets de salle de classe, et, après avoir été pris en charge par la Princesse dans un centre COVID, l’Enfant trouve refuge dans le monde fantastique du Petit Prince de Saint-Exupéry pour « Toi, le cœur de la rose ». Plus tard, dans un changement de ton esthétique, des dessins de livres de contes plus conventionnels (si l’on peut dire) apparaissent par moments, notamment dans le ballet des grenouilles. Peut-être l’intention est-elle de refléter la variété des inspirations de Ravel, mais l’esthétique générale en devient confuse, alors que le chant et la clarté de la prononciation de cette distribution sont admirables de qualité et de constance. Chapeau à Florence Daguerre de Hureaux, coach en diction lyrique française.

A voir sur You Tube dès maintenant

A partir de la mi-décembre sur Marquee.tv

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Fantaisie lyrique en deux parties

Musique de Maurice Ravel

Livret de Colette

Création à l’Opéra de Monte-Carlo le 21 mars 1925

Détails

Mise en scène
Rachael Hewer

Décors
Leanne Vandenbussche

Production
Tamzin Aitken

L’Enfant
Emily Edmonds

Maman
Karen Cargill

La Fauteuil
Marcus Farnsworth

La Bergère
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Thomas Atkins

La Tasse Chinoise
Jane Monari

Le Feu
Sarah Hayashi

Une Pastourelle
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Claire Lees

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Paul Hopwood

La Chatte
Shuna Scott Sendall

Le Chat
Jerome Knox

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Michael Sumuel

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