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En raison des travaux en cours au Théâtre Graslin, c’est la (très) grande salle des Palais des Congrès qui accueille cette Bohème dans une arène de près de deux mille places. Le volume considérable, ainsi que la taille de la fosse d’orchestre mettent parfois les chanteurs en difficulté et lors de cette dernière représentation, certaines voix semblent fatiguées. Toutefois l’essentiel est là et la magie Puccini fonctionne. L’orchestre, placé sous la direction de Mark Shanahan, dont on avait apprécié le Falstaff la saison dernière à Nantes, Angers et Rennes, est excellent avec un délicat travail sur les nuances. On déplorera simplement un tempo quelque peu poussif dans les premiers airs de Musetta et Rodolfo, ainsi que des percussions qui déséquilibrent parfois l’ensemble par une présence trop péremptoire. Le plateau est très homogène avec d’excellents chanteurs. Grazia Doronzio (Mimi) et Scott Piper (Rodolfo) notamment sont des habitués de la partition. Ils campent des amoureux touchants. Le timbre radieux de la soprano répond joliment à la palette déployée par son compagnon. Les duos exposent une complicité musicale évidente qui montre les deux chanteurs sous leur meilleur jour. Malheureusement la fatigue vocale se fait sentir dans plusieurs soli, en particulier chez Rodolfo.
Armando Noguera campe un Marcello de rêve dont le chant percutant allié à une gouaille joyeuse fait merveille. La ligne est souple, l’interprétation sensuelle, le bonheur de chanter perceptible. Stephen Langridge choisit le parti d’une modernisation atemporelle puisque le décor est celui d’un manuscrit raturé dont le sujet est La Bohème. Les éléments réalistes s’insèrent d’abord dans ce « papier peint » avant d’en lacérer la surface au fil des quatre tableaux. Esthétiquement réussie, l’image est également très forte. Elle se lit d’abord comme une allégorie du spectacle vivant qui, à chaque reprise, donne chair aux œuvres du passé. Elle nous projette également au cœur du manuscrit. Les artistes bohèmes présentés ici entendent nourrir leurs créations des aléas de la vie, embellir et sublimer le quotidien pour faire de chaque existence une œuvre d’art totale. C’est dans l’imaginaire de l’auteur, dans le roman inachevé de Rodolfo, probablement, que nous nous trouvons donc immergés. Malheureusement la taille de la salle rattrape les artistes lors des scènes intimes. Un je ne sais quoi nous laisse finalement sur notre faim, comme si certains de ces êtres de papiers n’étaient pas totalement parvenus à s’incarner sous nos yeux. |
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PUCCINI, La Bohème — Nantes
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Spectacle
6 mai 2012
Puccini sur le papier
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