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Récital — Paris (Pleyel)

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Spectacle
4 février 2012
Vacances romaines

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Eva Maria Westbroek

soprano

Giuseppe Verdi

Ouverture (Les Vêpres siciliennes)

« Tu che le vanità » (Don Carlo)

« Ritorna vincitor » (Aïda)

Ouverture (La Force du destin)

« Pace, pace, mio Dio ! » (La Force du destin)

Francesco Cilea

« Io son l’umile ancella » (Adrienne Lecouvreur)

« Poveri fiori » (Adrienne Lecouvreur)

Giacomo Puccini

Intermezzo (Manon Lescaut)

« Sola, perduta, abbandonata » (Manon Lescaut)

Amilcare Ponchielli

Ballet (La Gioconda)

« Suicidio ! » (La Gioconda)

Bis

Franz Lehar

« Vilja » (Die lustige Witwe)

Giacomo Puccini

« Vissi d’arte » (Tosca)

Orchestre National de Lille

Direction musicale

Evelino Pidò

Salle Pleyel, Paris, samedi 4 février 2012, 20h

 

Eva-Maria Westbroek (à l’instar de Nina Stemme) est d’abord connue pour ses prestations dans l’opéra allemand et en particulier chez Wagner. Les Parisiens ont encore dans l’oreille une fabuleuse Elisabeth de Tannhäuser, mais on peut également citer en exemple sa Sieglinde qu’elle a promené dans le monde entier, d’Aix en Provence au MET. Il ne faudrait cependant pas oublier que la soprano néerlandaise à également à son répertoire Minnie de La fanciulla del West ou Leonora de La forza del destino qu’elle a chanté notamment à la Monnaie de Bruxelles (voir recension).

C’est ce visage moins connu qu’elle a choisi de faire partager au public de Pleyel venu en nombre pour l’applaudir. La Forza fait d’ailleurs partie du programme roboratif de cette soirée avec Verdi en première partie, suivi de ses successeurs après l’entracte, de Ponchielli à Cilea en passant par Puccini. Rajoutez à cela deux bis, « Vilja » de la Veuve Joyeuse (un peu égarée ici) puis un retour à Puccini avec la prière de Tosca, et vous constaterez que la chanteuse ne s’est en aucun cas économisée. Pour autant, aucun signe de fatigue ne vient ternir son soprano radieux. On a beau être prévenu, on est toujours impressionné par une telle puissance et une telle projection, sans qu’on ne sente jamais l’effort. Les imprécations de Leonora, ses « Fatalità » et ses « Maledizione », sont proprement crucifiants. Par ailleurs la voix est d’une belle rondeur et garde son timbre laiteux jusque dans les graves : à ce titre, le « Suicidio » de Gioconda ou l’air d’adieu d’Elisabetta de Don Carlo ne lui posent aucun problème ; moins qu’à Anja Harteros qui campait il y a peu une sublime souveraine à Munich (voir le compte rendu de Christophe Rizoud).

Pourtant là où la soprano allemande émouvait, sa consœur batave ne fait qu’impressionner (ce qui est déjà beaucoup, me direz vous !). La faute en revient à un chant en force avec un registre supérieur qui manque de transparence. On touche ici à la pierre d’achoppement qui ne manquera de gêner la chanteuse tout au long de la soirée. Si les aigus à pleine voix sont bluffants de facilité, il n’en va pas de même dès qu’il s’agit d’alléger. Non pas que la chanteuse esquive (quoique les aigus filés introductifs du « Poveri fiori » sont rapidement expédiés et « gonflés ») mais on la sent sur des œufs, et si certains sont finalement bien négociés, on frôle aussi parfois l’accident. Cela met en relief, s’il était besoin, la difficulté d’être un soprano à l’excellence universelle, aussi à l’aise chez Wagner ou Strauss que chez leurs cousins transalpins : ce récital ressemble ainsi plus à une escapade gourmande en terres latines qu’à un voyage au long cours. Pour autant, on se demande qui peut faire mieux qu’Eva-Maria Westbroek dans ce répertoire aujourd’hui ? Cette Leonora déchirante et véhémente, cette Gioconda ou cette Manon éperdues trouvent difficilement de rivales sérieuses.

L’Orchestre National de Lille avec à sa tête le bouillonnant Evelino Pidò est en tout cas un accompagnateur de premier choix. On sent le chef beaucoup plus dans son élément que dans la Manon de Massenet entendue quelques jours auparavant à l’opéra Bastille. Il livre une lecture survitaminée des ouvertures de la Forza et des Vêpres siciliennes, suivi comme un seul homme par les musiciens. D’aucuns pourront regretter un déficit de raffinement mais on ne peut en nier l’efficacité. La seconde partie laisse cependant une impression plus mitigée (question de répétitions ?) avec un intermezzo de Manon Lescaut plus bruyant que passionné et surtout un ballet de Gioconda manquant de mise en place (cordes décalées au début) et de légèreté : on ne danse pas beaucoup ici.

 

 

  

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« Io son l’umile ancella » (Adrienne Lecouvreur)

« Poveri fiori » (Adrienne Lecouvreur)

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Intermezzo (Manon Lescaut)

« Sola, perduta, abbandonata » (Manon Lescaut)

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Ballet (La Gioconda)

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Salle Pleyel, Paris, samedi 4 février 2012, 20h

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