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MOZART, Le nozze di Figaro — Vienne (Staatsoper)

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Spectacle
6 juin 2012
Voyages de Noces

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Wolfgang Amadeus Mozart

Les Noces de Figaro
Opéra en 4 actes sur un livret de Lorenzo da Ponte, d’après le Mariage de Figaro de Beaumarchais
Créé le 1er mai 1786 au Theater an der Wien

Mise en scène
Jean-Louis Martinoty
Décors
Hans Schavernoch
Costumes
Sylvie de Segonzac
Lumières
Fabrice Kebour

Figaro
Luca Pisaroni
Susanna
Aleksandra Kurzak
Conte d’Almaviva
Gerald Finley
Contessa d’Almaviva
Maija Kovalevska
Cherubino
Serena Malfi
Marcellina
Donna Ellen
Don Bartolo
Sorin Colibran
Don Basilio
Norbert Ernst
Don Curzio
Benedikt Kobel
Antonio
Hans Peter Kammerer
Barbarina
Valentina Nafornita
Chœur et Orchestre de l’Opéra de Vienne
Chef de chœur
Thomas Lang
Direction musicale
Louis Langrée
Vienne, Staatsoper, le mercredi 6 juin 2012, 19h

 

En quittant la direction du Théâtre des Champs-Elysées pour celle de l’Opéra de Vienne, Dominique Meyer a emporté dans ses bagages les Noces de Figaro de Jean-Louis Martinoty. Celles-ci ne manquent pas d’atouts : de jolis costumes d’époque pour soulager tous ceux que terrorisent les apprêts du Regietheater, mais des décors classiques presque exclusivement composés de tableaux, et dont l’épure confine à l’abstrait, pour calmer les tenants d’une esthétique pas totalement conventionnelle. De là, une sagesse bienvenue, une modération élégante, un « juste-milieu » aussi rondement mené que dénué d’audace, y compris dans des gags assez attendus, au point que l’on finit par se demander si ce très estimable spectacle méritait de voyager aussi loin.

Surtout quand cette absence de prise de risque se double, parfois, de redoutables incongruités dans la peinture des personnages : quelle mouche a donc piqué la Comtesse Almaviva, qui passe la plus grande partie de la soirée à claquer des portes et à casser des verres, avant d’écarter les jambes affalée au fond d’une brouette pendant que Susanna chante « Deh vieni non tardar » ? Au moins Maija Kovalevska, dont on pense un temps qu’elle saura dompter son vibrato et sa voix plus impressionnante que sensible, s’épanouit dans les écarts d’ambitus et les coups d’éclat, davantage que dans le développement d’une ligne de chant. Une furia qui, au moins, est assumée, mais qui se rapproche rarement de la tenace mélancolie et de la nostalgie automnale qui sont les caractères évidents de cette Rosine-ci. C’est ailleurs un Mozart plus classique, mais aussi beaucoup plus incontestable, que l’on écoute : celui de Gerald Finley, chant d’une classe folle, flegme évidemment so british, le grand Almaviva de notre époque qui n’a pas à rougir devant les prestigieuses références du passé ; celui de Luca Pisaroni, qui endosse le gilet rapiécé de Figaro depuis des années sans jamais rien perdre, ni en voix, ni en énergie, de la fougueuse jeunesse du personnage ; celui d’Aleksandra Kurzak, qui place cent lieux au-dessus de bien des soubrettes ne sachant qu’être piquantes sa Susanna en clair-obscur, l’une des plus sensibles entendues depuis Barbara Bonney ; celui de la jeune Serena Malfi, de son adolescente fièvre, de son mezzo souple et admirablement maîtrisé : remarquée il y a quelques semaines en Annio, acclamée ses jours-ci en Cherubino, où s’arrêtera-t-elle ? Ce Mozart, qu’on ne saurait imaginer plus viennois, on devine qu’il est aussi l’apanage des seconds rôles, archi-familiers de leurs personnages. Donna Ellen et Sorin Colibran prennent avec bonheur la tête d’une pléiade de caractères qui confirment, une fois de plus, la très haute qualité des chanteurs du cru.

Des artistes bien chez eux dans cette partition et un spectacle qui ne sort guère des bonnes vieilles habitudes : tout cela est admirable, mais n’aurait pu soulever que les minces courants d’air de la routine, si Louis Langrée n’avait su souffler un tel vent de liberté sur l’orchestre : dans des tempi très vifs, avec les nervures et les angles qui avaient tant manqué à sa récente Clémence de Titus, le chef français redonne à lui seul un peu de sa folie à cette journée de Noces qui, au bout du compte, méritait toute de même le voyage !

Version recommandée :

Mozart: Le Nozze di Figaro | Wolfgang Amadeus Mozart par Alfred Poell

 

 

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Wolfgang Amadeus Mozart

Les Noces de Figaro
Opéra en 4 actes sur un livret de Lorenzo da Ponte, d’après le Mariage de Figaro de Beaumarchais
Créé le 1er mai 1786 au Theater an der Wien

Mise en scène
Jean-Louis Martinoty
Décors
Hans Schavernoch
Costumes
Sylvie de Segonzac
Lumières
Fabrice Kebour

Figaro
Luca Pisaroni
Susanna
Aleksandra Kurzak
Conte d’Almaviva
Gerald Finley
Contessa d’Almaviva
Maija Kovalevska
Cherubino
Serena Malfi
Marcellina
Donna Ellen
Don Bartolo
Sorin Colibran
Don Basilio
Norbert Ernst
Don Curzio
Benedikt Kobel
Antonio
Hans Peter Kammerer
Barbarina
Valentina Nafornita
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Direction musicale
Louis Langrée
Vienne, Staatsoper, le mercredi 6 juin 2012, 19h

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