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Thomas Hampson a 70 ans

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Actualité
27 juin 2025
Pour célébrer les 70 ans du baryton, Jon Tolansky nous livre en exclusivité un témoignage personnel en forme de portrait.

Infos sur l’œuvre

Détails

Musicien et critique musical, Jon Tolansky est connu pour ses percutantes analyses notamment lyriques, et a fréquenté nombre d’artistes importants qu’il a souvent interviewés. Une amitié étroite le lie à Thomas Hampson.

Par où commencer pour évoquer les perspectives panoramiques qu’offre la carrière de Thomas Hampson, au moment de fêter son 70e anniversaire ?

Sa stature exceptionnelle et reconnue se déploie comme un grandiose diorama : baryton virtuose et maître de l’opéra et du lied, doté d’un répertoire immense, érudit magistral et auteur d’ouvrages et d’essais historiques et philosophiques sur le chant, documentariste pédagogique inspirant et animateur de master classes, dont les enregistrements vidéo captivants sont conservés aux côtés d’une mine d’informations encyclopédiques sur l’opéra et le lied sur le site web unique de la Hampsong Foundation.

Conçu et créé par lui en 2003, le site web explique dans sa page d’accueil qu’il s’agit « avant tout d’un référentiel de documents multimédias numériques de haute qualité reliant le chant classique à l’histoire et à la culture ; ce site web est accessible gratuitement et dans son intégralité à tous les visiteurs ».  Depuis sa création, il s’est considérablement enrichi pour inclure des documents sur l’opéra, notamment de nombreuses interviews de chanteurs, des essais, des documentaires et des projets de recherche, dont la présentation est guidée par la force foncière qui a animé l’approche de Thomas Hampson tout au long de sa longue carrière : le lien avec l’histoire et la culture tel qu’il le définit, issu d’un examen contextuel et réflexif rigoureusement approfondi de chaque rôle d’opéra et de chaque lied, mélodie ou song  dans toutes les langues qu’il interprète.

À 70 ans, son appétit pour la connaissance panoptique et la compréhension profonde est toujours aussi avide, et s’étend à une quête constante de nouvelles compositions musicales à ajouter à son répertoire déjà fort divers.

Nous ne pouvons ici que survoler quelques exemples choisis parmi la riche carrière lyrique de Thomas Hampson, au cours de laquelle il a toujours fait preuve d’une étonnante capacité à incarner des personnages très différents et à varier les couleurs de sa voix. Don Giovanni, Macbeth, Germont, Rodrigue/Rodrigo, Hamlet, Amfortas, Scarpia, Danilo, Doktor Faust, Wozzeck, Mandryka, Billy Budd et Richard Nixon viennent immédiatement à l’esprit comme des rôles particulièrement acclamés, auxquels il faut désormais ajouter sa dernière incursion dans un registre inédit : le tyrannique et sadique évêque Edvard Vergérus dans l’adaptation du compositeur Mikael Karlsson et du librettiste Royce Vavrek du film semi-autobiographique d’Ingmar Bergman, Fanny et Alexandre, qui a été créé à La Monnaie/Le Munt à Bruxelles en décembre dernier.

Vergérus, veuf, épouse Emilie Ekdahl après que son mari Oscar, acteur et agent, adoré par elle et leurs deux enfants Fanny et Alexandre, meurt subitement d’une crise cardiaque pendant une répétition de Hamlet.   Vergérus pose comme condition non négociable que la jeune femme et les enfants quittent leur maison et leurs biens pour venir s’installer avec lui et sa gouvernante Justina dans leur demeure monastique, où règnent discipline, formalisme et frugalité – un dépaysement total pour Fanny et Alexander après la chaleur, l’amour et l’effervescence théâtrale de leur ancien foyer, et bientôt aussi pour Emilie, qui vit avec un homme intimidant et dépourvu d’humour.

Hampson n’est pas étranger à la violence sur scène, mais dans ce cas précis, la dimension était aussi profondément troublante pour lui que pour moi qui regardais la rediffusion de l’oeuvre. Son interprétation glaçante de Vergérus était effrayante de réalisme, me rappelant vivement une forme de terreur que j’avais personnellement subie de la part d’un professeur particulier dans mon école publique de Londres il y a près de soixante-dix ans : contrôlée, subtile, insinuante, puis soudainement brutale.

Ce rôle a également rappelé à Thomas ses propres années d’école, comme il me l’a confié lors d’une récente interview pour Opera Magazine (que je remercie de m’avoir autorisé à reprendre la citation), racontant comment, lors d’une première rencontre avec le compositeur, le librettiste et le fils de Bergman (Ingmar Bergman junior), la question de son interprétation de Vergérus avait été soulevée de manière inattendue, car ils pensaient initialement lui confier un autre rôle : « Lorsque j’ai demandé s’ils avaient déjà quelqu’un en tête pour Vergérus, Royce a répondu « Non ».  Après une pause, il a ajouté : « Vous seriez intéressé par le rôle de Vergérus ? » J’ai répondu : « J’ai grandi avec ce genre de salauds : je les connais comme ma poche. Cette manie moralisatrice, hypocrite, pernicieuse et dominatrice de Vergérus qui, plus troublant encore, croit fermement au principe de ses actes – j’ai connu cela dans mon école évangélique fondamentaliste.  On trouve cela dans toutes les religions, bien sûr, et je dois dire aujourd’hui que je n’ai personnellement subi aucune violence physique à l’école, mais j’ai beaucoup côtoyé des personnalités comme celle de Vergérus, et j’ai dit à Royce que je serais très intéressé par le rôle de l’évêque.  J’ai donc été choisi pour incarner Vergérus, et nous nous sommes retrouvés avec cet extraordinaire jeune homme de 15 ans, Jay Weiner, qui jouait magnifiquement Alexandre, et moi, en dinosaure, dans le rôle de son nouveau beau-père, ce monstre d’évêque.»

Et là, il y avait ce véritable grand acteur-chanteur, qui se transformait au point d’être méconnaissable, tant à voir qu’à entendre : une froideur calculatrice alternant avec des abus sauvages, tant physiques que vocaux.

« La scène où je le terrorise, le frappe et lui marche violemment sur le bras lorsqu’il tombe par terre a été très difficile et désagréable à mettre en place : elle était extrêmement émouvante pour nous deux, et pendant les répétitions, nous nous sommes beaucoup embrassés et avons beaucoup pleuré – je me souviens avoir pleuré plusieurs fois.  Battre un enfant était et reste une idée inconcevable et insupportable pour moi, mais nous avons réussi à la transposer dans une réalité musicale et dramatique, avec l’aide d’un coach d’action et d’un coach de sensibilité. Jay s’est montré très compréhensif et il a compris que ce n’était pas moi. C’est l’une des scènes clés de l’opéra, et musicalement, elle était extrêmement difficile à mémoriser. »

L’opéra peut être visionné ici :

https://www.operaonvideo.com/fanny-and-alexander-mikael-karlsson-brussels-2024-susan-bullock-thomas-hampson-anne-sofie-von-otter-loa-falkman/

En plus des extraits cités ci-dessus tirés de l’interview d’Opera Magazine, Thomas Hampson m’a confié séparément :

« Si je peux me permettre une parenthèse : je tiens à ce que tout le monde sache que ce fut l’un des  emplois les plus difficiles que j’ai jamais eu à faire. Construire la relation scénique avec ce jeune homme merveilleusement talentueux qu’est Jay Weiner a nécessité d’innombrables répétitions de cette horrible scène de violence, afin que nous puissions la surmonter, car elle était terriblement émouvante à jouer, mais nous savions qu’elle était importante.  De même, la scène du deuxième acte avec Emilie, où il devient absolument odieux dans ses paroles et ses actes, a été extrêmement difficile à aborder.  J’ai déjà dit que ce qui se passe sur scène reste sur scène et n’a rien à voir avec mon personnage, et je crois sincèrement que l’histoire de Fanny et Alexandre est très importante et que notre travail dans cette pièce était très important ; mais je ne veux pas que l’on sous-estime ce que nous traversons parfois en tant qu’êtres humains pour faire ce que nous faisons en tant qu’acteurs : ce n’est pas facile ».

Cette immersion psychologique profonde s’est bien sûr alliée à la maîtrise vocale et musicale virtuose (je dois encore utiliser ce mot) et le talent théâtral captivant de Thomas Hampson dans toutes ses représentations d’opéra ont contribué à l’expérience extrêmement fascinante que le public apprécie dans son art depuis plus de 40 ans, depuis qu’il a fait une première impression internationale saisissante en chantant dans le célèbre cycle Mozart de Jean-Pierre Ponnelle et Nikolaus Harnoncourt à Zurich, qui a débuté en 1984 et a culminé avec Don Giovanni en 1987.  Beaucoup considèrent que son Don Giovanni n’a jamais été surpassé. Pour Thomas, ce que Harnoncourt et Ponnelle lui ont apporté est également inégalable.

« J’ai une dette éternelle envers ces deux artistes fabuleux. Jean-Pierre Ponnelle était l’un des esprits théâtraux et musicaux les plus extraordinaires que j’aie jamais rencontrés, et Harnoncourt était une source d’inspiration musicale et intellectuelle très particulière, pleine d’idées stimulantes. Travailler avec ces géants alors que j’étais si jeune a été un privilège extraordinaire ».

Oui, mais pour eux, tous deux si exigeants et en quête permanente dans leur art, trouver un esprit aussi curieux et réceptif chez un jeune chanteur aussi brillant a été une révélation. L’héritage de leur collaboration reste vivace dans la mémoire de Thomas Hampson, en particulier dans le rôle de Don Giovanni.

« Nous devons reconnaître que dans l’ivresse que nous procure cette personnalité très intense, nous sommes tous séduits par quelque chose de terriblement mauvais – contre la nature, voire contre Dieu. Le plus grand péché de Don Giovanni est impardonnable : il ne croit en rien ni personne, sauf en lui-même. C’est cela la séduction, et j’ai toujours dit qu’il y a un peu de Don Giovanni en chacun de nous.  Je pense que c’est le grand message de cet opéra tourbillonnant. J’ai souvent décrit Don Giovanni comme une sorte de météore dans le ciel, un éclair de lumière de dix secondes qui est une étoile filante ou un androïde voyageur depuis des centaines de milliers d’années, et qui, lorsqu’il entre dans l’atmosphère avec cette formidable éruption flamboyante, nous sidère avant de s’écraser au sol ou de passer son chemin.  Il y a quelque chose de presque surhumain, dans le sens le plus négatif et pourtant le plus séduisant du terme, dans des personnalités sociopathes et psychotiques du type de Don Giovanni, et je pense que Da Ponte et Mozart ont su saisir cette essence même.  Je pense également que le texte montre que Giovanni est conscient que quelque chose lui arrive au cours des dernières 24 heures de sa vie, quelque chose qu’il ne comprend pas tout à fait. Il a dépassé sa propre vitesse émotionnelle et son besoin psychologique, voire psychotique, de dominer les gens qui l’entourent.  Cette œuvre traite du pouvoir, et essentiellement du pouvoir masculin, car toutes les victimes vaincues dans Don Giovanni sont les partenaires masculins des femmes qu’il tente de séduire tout au long de l’opéra. Et bien sûr, la seule lueur d’humanité et de décence est la plus grande victime de toutes : Donna Elvira.  Cela correspond à la conviction profonde de Mozart que la créature féminine par excellence est la grâce salvatrice du pire de la masculinité : le yin et le yang de nos vies. L’opéra de Mozart est une association infinie d’émotions et de contextes que nous, êtres humains, portons en nous ».

L’année où Thomas Hampson a conquis le monde de l’opéra avec son Don Giovanni, en 1987, la fusion de son discernement exaltant et de son prodigieux talent vocal et artistique a fait une impression historique sur l’une des grandes figures légendaires de l’histoire de la musique.

« Leonard Bernstein auditionnait des chanteurs afin de constituer une distribution d’artistes américains pour un concert semi-scénique de La Bohème qu’il allait donner à Rome. Il n’avait tout simplement pas trouvé le Marcello qui lui convenait, et mon nom a été proposé.  Je me suis donc rendu chez Lenny à la fin du mois d’octobre, armé d’airs de Mozart et de Gounod et d’un lied de Mahler, Zu Strassburg auf der Schanz. Après lui avoir chanté le Gounod, il m’a dit : « Bien, bien, avez-vous autre chose ? » « Eh bien, Maestro, oui, j’ai un lied de Gustav Mahler. » « Ah, lequel ? »  « Zu Strassburg auf der Schanz. » Silence de mort. « Hé bien, je pense qu’on devrait écouter cela. » Il allume une cigarette, je commence, et quand j’arrive au milieu, là où Mahler écrit Mit Kopfstimme (avec la voix de tête) et où se trouve un triple piano très haut dans le registre, la cendre de la cigarette de Lenny s’allonge de plus en plus et il me fixe du regard.  Il tapote sa cigarette et dit : « Refaites ça ». « Refaites quoi, Maestro ? » « Le passage du milieu, tout à l’heure, refaites-le ». Je le reprends donc. « Refaites-le, en plus doux ». Je le reprends donc, en plus doux.  « Comment savez-vous faire cela ? » « Faire quoi, Maestro ? » « Eh bien, toute cette lumière là-haut » – « En fait, je ne suis pas sûr qu’il s’agisse de savoir faire cette lumière là-haut, je pense qu’il s’agit de savoir que Mahler voulait qu’on apporte cette lumière là-haut.  Il dit Mit Kopfstimme, le personnage est un pauvre bougre qui se tient devant un peloton d’exécution parce qu’il a déserté l’armée – et après tout, le poème s’appelait à l’origine Der Schweizer et on peut voir l’image de ce jeune berger suisse du Moyen Âge qui était si pauvre qu’il avait été contraint de s’engager dans l’armée… » Et un large sourire apparaît sur le visage de Lenny.  « Bon sang, un enfant qui aime faire ses devoirs. Fabuleux ! Bon, reprenons depuis le début. » Et j’ai eu droit à une heure de coaching sur place avec lui sur ce lied, pendant que le Carnegie Hall l’appelait, que son manager Harry Kraut l’appelait, que les gens entraient dans la pièce en disant « Lenny, c’est le Carnegie, tu es en retard, tu dois y aller… »  « JE TRAVAILLE MAHLER, LAISSEZ-MOI TRANQUILLE ». Et littéralement une heure plus tard, il a fini par partir en disant : « Nous n’avons pas terminé. Nous n’avons PAS terminé ».   Et l’appel téléphonique à mon agent cet après-midi-là était une liste de travail que Lenny et moi allions faire, commençant par l’engagement pour La Bohème (que l’on peut voir sur https://www.youtube.com/watch?v=vb_dgRQGT4g), puis les concerts Mahler et les enregistrements Deutsche Grammophon que j’ai réalisés avec lui avant qu’il ne décède malheureusement et que les autres projets ne puissent se concrétiser.  Il est décédé le jour où je chantais la quatrième représentation d’une série de Don Giovanni au Met Opera. Jimmy Levine est entré dans ma loge et m’a dit : « On n’en parle pas. Nous sommes ici pour donner Don Giovanni. C’est ce que tu vas faire. C’est ce que je vais faire. Et c’est exactement ce qu’aurait fait Lenny.  Rassemble tes forces. C’est Don Giovanni. » Il a tourné le dos et est sorti. Après coup, nous avons pleuré tous les deux. »

Les jeunes chanteurs professionnels qui assistent aux master classes de Thomas Hampson à la Heidelberger Frühling Liedakademie ont non seulement le privilège de bénéficier de ses conseils artistiques et intellectuels inspirants, mais aussi de l’héritage précieux qu’il a reçu de Nikolaus Harnoncourt, Jean-Pierre Ponnelle et Leonard Bernstein, qui a suivi ses jeunes années d’études inestimables auprès de certaines des figures les plus illustres et les plus brillantes de l’enseignement du chant : Sœur Marietta Coyle, ainsi que trois grands interprètes à part entière : Martial Singher, Elisabeth Schwarzkopf et Horst Günter.

Thomas tire sa motivation la plus profonde de cette expérience unique et rare, qu’il met au service de la réalité et de l’essence même du monde de l’opéra et du lied d’aujourd’hui, tant en tant qu’interprète que professeur.  Il croit profondément au pouvoir de l’opéra et du chant pour les générations d’aujourd’hui et de demain. Comme il l’a déclaré dans une interview accordée à Opera Magazine :

« Un artiste que j’admire particulièrement, Sir Antonio Pappano, a souvent exprimé avec éloquence à quel point l’opéra enseigne puissamment la vie, et j’aimerais ajouter à quel point il est important comme un pôle de vérité aujourd’hui, à une époque où nous vivons dans un monde où règnent la désinformation et les malentendus.  À l’ère numérique, nous disposons d’une chaîne alimentaire massive de données et d’informations qui devraient en principe nous fournir une abondance de connaissances, mais au lieu de cela, tous ces volumes sont devenus un tsunami qui a été particulièrement manipulé par des forces trompeuses sur les réseaux sociaux, et le lien entre tous ces éléments pour parvenir à ce que Leonard Bernstein appelait un discours supérieur a été perdu.  C’est là que les arts, et plus particulièrement l’opéra et le chant, ainsi que le théâtre bien sûr, entrent en jeu en tant qu’étude transversale et cartographie de l’arc de la vie. Cela n’a jamais été aussi vital pour l’humanité qu’à l’heure actuelle. »

Et jamais cela n’a été rendu aussi accessible au public pour l’étude, la réflexion et l’enrichissement que grâce à la richesse pédagogique, à l’érudition et aux discussions disponibles gratuitement sur le site web éducatif unique de Thomas Hampson, la Hampsong Foundation (https://hampsongfoundation.org).

Ce site offre une connexion directe et fascinante avec un artiste dont la stature intellectuelle et artistique, la maîtrise vocale versatile, ont inspiré tant de gens pendant tant de décennies.

Puissent Thomas Hampson, ce jeune homme de 70 ans, et sa magnifique moisson artistique, passée et future, continuer à nous inspirer tous pendant de longues années.

Jon Tolansky (traduit de l’anglais par Sylvain Fort)

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