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3 juin 1875 : jetez des fleurs !

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Zapping
3 juin 2025
Il y a 150 ans, Georges Bizet rendait l’âme à 36 ans

Infos sur l’œuvre

Détails

au printemps dans son propre printemps, à 36 ans, telle fut la destinée de Georges Bizet, compositeur surdoué, voué à l’art lyrique et dont personne ne savait, à cette date, qu’il avait commencé par un coup de maître, adolescent, par une symphonie qui dormait encore dans quelque tiroir.

Tout a été dit sur sa vie, de ce fameux concours organisé par jacques Offenbach autour d’un livret imposé, Le Docteur Miracle, et remporté ex-aequo avec Charles Lecocq ; jusqu’à l’échec de Carmen, moins pour sa musique que pour son sujet et son issue tragique sur la scène d’un Opéra-Comique plutôt enclin à recevoir des familles pour des histoires moins sulfureuses et sans assassinat à la fin…

Tout a été dit aussi sur le lien entre cet échec et la mort, à peine 3 mois plus tard jour pour jour, du compositeur. Evidemment, ce pauvre Bizet n’avait pu que se laisser mourir de chagrin, accablé par sa déroute, découragé par son infortune, lui qui enchainait de fait les demi-succès qui étaient autant de demi-échecs, des Pêcheurs de perles, admirés par Berlioz, à la Jolie Fille de Perth en passant par le rare et inachevé Ivan IV ou l’oublié mais raffiné Djamileh.

La réalité est comme toujours un peu plus complexe. De santé fragile, Bizet devait travailler « comme un forçat » comme il s’en plaignait régulièrement, pour donner des leçons de piano et travailler pour ses éditeurs afin de leur fournir des pièces alimentaires pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, au quotidien par ailleurs mouvementé.

Si bien qu’après Carmen, Bizet est épuisé. Il est, de fait, très affecté par cette nouvelle déconvenue, au point, selon Gounod, de penser au suicide. Il n’est pas réconforté par sa situation familiale et en particulier les relations particulièrement difficiles avec son épouse, Geneviève Halévy, fille du compositeur Fromenthal Halévy, qui avait été le professeur de Bizet.

La maison de Bizet à Bougival, à la fin du XIXè siècle

C’est dans cette ambiance sombre que Bizet, souffrant, décide de se retirer dans sa villa de Bougival, sur les bords de la Seine alors que ses proches le poussent à rester à Paris, pariant sur un renversement de l’accueil de Carmen. C’est là que dans les derniers jours de mai, malgré son angine, Bizet va se baigner dans la Seine pour se détendre. Mais il fait encore froid et l’eau est glacée. Dès qu’il en sort, il subit une crise de rhumatisme qui le fait terriblement souffrir. Il se rend quand même à une représentation de son dernier opéra, mais est victime d’une attaque. Ramené à Bougival, c’est une crise cardiaque qui le terrasse dans la nuit du 2 au 3 juin. Signe d’une vraie reconnaissance, plusieurs milliers de personnes suivront ses funérailles et c’est Charles Garnier, dont on vient d’inaugurer le chef d’oeuvre architectural, qui dessine le tombeau que l’on peut voir au cimetière du Père-Lachaise.

Bizet ne verra donc pas le triomphe de Carmen, à peine quelques semaines plus tard et à partir de l’opéra de Vienne en octobre 1875. Cette fleur que Bizet avait jetée dans le monde lyrique, au lieu de se faner comme celle de Carmen à Don José, n’allait cesser de s’épanouir jusqu’à devenir l’un des opéras les plus joués au monde. Un bel hommage posthume qui ne doit pas masquer le legs de Bizet, plus de 120 pièces, dont de nombreuses mélodies, qui ne demandent qu’à être redécouvertes et défendues.

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