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5 questions à Daniele Abbado

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Interview
23 octobre 2008

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A trop fréquenter l’Opéra de Paris, on l’avait oublié : il existe des metteurs en scène que le public ne chahute pas. Ainsi Daniele Abbado reçoit sa part des applaudissements qui saluent Nabucco présenté à Reggio Emilia dans le cadre du Festival Verdi. Né à Milan, diplômé de philosophie, fils de Claudio et cousin de Roberto, homme de théâtre autant que d’opéra, plusieurs de ses productions ont occupé les scènes lyriques italiennes en 2008.

Rossini avec Ermione, Verdi avec Nabucco, vous êtes à l’affiche de tous les festivals d’Italie…

Il s’agit de deux projets dissemblables. Ermione est un opéra très difficile et une nouvelle production du Festival de Pesaro. Nabucco présente d’autres difficultés mais il ne s’agit pas d’une production complément nouvelle. Le spectacle a déjà été présenté à Turin en 1997. Sauf qu’en l’adaptant pour le Festival Verdi, nous avons revu plus de la moitié de la scénographie et des costumes. Nous avons notamment supprimé une grande partie de ce qui avait trait à l’Assyrie et c’est ainsi que s’est précisée cette idée d’ancrer Nabucco dans une époque proche de la nôtre avec la représentation du mur des lamentations de Jérusalem. Ce concept rend le langage théâtral plus simple, moins descriptif. Tout est dans la dramaturgie et dans la force des caractères. Il y a en plus ce personnage du chœur, qui véhicule des idées de mémoire, de peur et de culpabilité, autant de thèmes qui s’inscrivent profondément dans la culture hébraïque. Le résultat finalement me semble offrir plus de liberté expressive pour la musique comme pour le théâtre et, tout en respectant Giuseppe Verdi, s’adresse aux spectateurs d’aujourd’hui dans un langage qu’ils sont mieux à même de comprendre.

Actualiser l’opéra est donc la solution pour toucher le public.

Je pense que chaque opéra est différent. Je ne suis pas contre les costumes historiques mais l’important reste la communication avec le public, réussir à faire passer de l’émotion. Le travail au niveau théâtral est souvent plus intéressant avec des vêtements actuels qu’avec des costumes historiques posés sur le dos des artistes comme des corps étrangers.

Le public connaît Nabucco par cœur en Italie…

Oui, tout à fait mais je pense que la manière dont on l’écoute ici, grâce à la direction de Michele Mariotti, est vraiment différente parce que Nabucco d’habitude a quelque chose de vulgaire, d’un peu mécanique dans sa vitalité. Michele Mariotti a réalisé un travail extraordinaire pour le présenter sous un jour nouveau.

Pourquoi dites-vous qu’Ermione est un opéra très difficile ?

Parce qu’il s’agit d’un opéra expérimental, très moderne pour l’époque. Rossini en était conscient et disait que le public comprendrait beaucoup plus tard. Pour le metteur en scène, le challenge est de parvenir à un travail qui soit clair d’un point de vue narratif sans être simplement descriptif. Là réside toute la difficulté.

Vous reverra-t-on à Pesaro l’année prochaine ?

Non, je n’ai pas de projets à Pesaro pour le moment. Cette année a été très intensive avec plusieurs nouvelles productions : Ermione, Falstaff à Cagliari, Barbe-Bleue, sans parler des adaptations. J’ai une création en vue au Mai Florentin et je vais travailler sur le projet un peu fou d’une Flûte enchantée qui ne sera pas de Mozart. Mais pour le moment, j’entre avec plaisir dans une période de relâche.

 

 

Propos recueillis par Brigitte Cormier et Christophe Rizoud,
transcrits par Christophe Rizoud

 

© DR

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