Forum Opéra

Acis et Galatée au TCE, un savant patchwork

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Brève
23 mars 2013
Acis et Galatée au TCE, un savant patchwork

Infos sur l’œuvre

Détails

En 1732, pour contrer un plagiat (à l’époque impuni) Haendel a voulu se surpasser en présentant au King’s Theater de Londres la serenata HWV 49b. Aux meilleurs moments de sa cantate italienne Aci, Galatea e Polifemo de 1708 et de son « masque » anglais Acis and Galatea de 1718, le « Saxon » a ajouté quelques pages nouvelles ainsi que des airs empruntés à divers opéras dont Rinaldo et Sosarme. Mélangeant l’italien et l’anglais, notons que cette mouture bâtarde, mais néanmoins superbe, donnée au Théâtre des Champs-Élysées ce 20 mars 2013, a été vite abandonnée du vivant de son compositeur au profit de l’œuvre en anglais, dont le succès n’a jamais faibli.

Quoi qu’il en soit à nos oreilles d’aujourd’hui, Paul Goodwin, chef bondissant et inspiré, à la gestuelle large et élastique, aux regards vigilants envers chacun, a su créer, entre instrumentistes et chanteurs, le liant que toute œuvre lyrique réclame pour prendre vie. On retient les beaux élans et les délicieux pianissimi de Carolyn Sampson (Galatea) ; le visage souriant et la voix cristalline de Mhairi Lawson (Eurilla et Clori ) ; le ravissant duo avec luth, adroitement exécuté par Martina Koppelstetter (Filli). On admire surtout la voix de contralto, riche en couleurs, le phrasé intelligent et la présence scénique de Hilary Summers (Dorinda) ainsi que le physique séduisant, la voix bien timbrée et la diction parfaite du contre ténor Lawrence Zazzo (Acis).

Ce n’est pas si souvent qu’une exécution en concert parvient si bien à capter l’attention (pratiquement ni toux, ni raclements de gorge, malgré les températures hivernales). Au plus près de la partition, sans racolage ni cabotinage, le génie haendélien prend toute sa force. Conscient d’avoir reçu la faveur d’une œuvre rare, le public acclame sans distinction l’ensemble des interprètes. Comme il se doit en pareil cas, le finale sera bissé. Ardemment ! [Brigitte Cormier]

Georg Friedrich Haendel, Acis et Galatée, Serenata en trois parties HWV 49, version 1732

Concert en italien et en anglais, Livret d’après le livre XIII des Métamorphoses d’Ovide

Lawrence Zazzo (Acis), Carolyn Sampson (Galatea), Callum Thorpe (Polyphème), Hilary Summers (Dorinda), Michael Feyfar (Silvio), Mhairi Lawson (Eurilla, Clori), Martina Koppelstetter (Filli), Kammerorchesterbasel, Paul Goodwin (Direction musicale)

Théâtre des Champs-Élysées, mercredi 20 mars 2013, 20h

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Infos sur l’œuvre

Détails

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Aux Arènes de Vérone, des ambitions intactes après le centenaire
Brève