A peine débarqué à Paris d’un vol en provenance de Montréal mardi matin, Etienne Dupuis a reçu un appel de l’Opéra de Paris lui demandant s’il pouvait chanter Rigoletto jeudi soir dans la mise en scène « cartonesque » de Claus Guth. Défi relevé par le baryton… sans aucune répétition préalable !
« Who needs rehearsals? » plaisante-t-il en partageant sur Instagram un extrait de « Cortigiani » interprété lors de cette prise de rôle express, « ce sont ces moments qui rendent la vie d’un chanteur passionnante, et un peu effrayante aussi. Avec des collègues incroyables, dont une merveilleuse nouvelle Gilda [ndlr : Francesca Pia Vitale] faisant ses débuts à Paris, et un chef d’orchestre brillant à mes côtés [ndlr : Andrea Battistoni], tout s’est assemblé sur scène de la façon la plus incroyable. C’était comme être chez soi : tout le monde en coulisses souriait, et il y avait tant de visages que je connais depuis plus de dix ans ! Ça a rendu les choses bien plus fluides… ».
Ce saut dans le grand bain, réalisé sans filet, témoigne de l’adaptabilité et du talent d’un des meilleurs barytons – verdien mais pas seulement – du moment (on ne saurait que trop recommander son interprétation d’Hérode dans la récente intégrale d’Hérodiade chez Naxos, enregistrée dans la foulée des représentations triomphales de Paris et Berlin).
Prochaines dates d’Etienne Dupuis, mais cette fois avec répétitions : Luna dans Il trovatore à Londres du 8 au 17 juillet, avant de retrouver la scène de l’Opéra Bastille à la rentrée – Marcello dans La Bohème du 12 septembre au 14 octobre.