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Halleluja de Peter Eötvös, l’oratorio de Don Curzio

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Brève
30 décembre 2019
Halleluja de Peter Eötvös, l’oratorio de Don Curzio

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Dans une interview accordée au printemps 2016, Peter Eötvös évoquait sa prochaine création, un oratorio intitulé Halleluja. Trois ans après la première salzbourgeoise dirigée par Daniel Harding à la tête des Wiener Philharmoniker, le label Wergo fait paraître un enregistrement réalisé à Rome de cette partition ambitieuse, tant par sa durée (cinquante minutes) que par les effectifs qu’elle requiert : deux solistes vocaux, un récitant, un chœur et un grand orchestre, pour une partition dont le principe compositionnel rappelle étrangement certaines œuvres en forme de collage de Luciano Berio. En effet, Halleluja s’autorise toutes sortes de citations, de Haendel bien sûr, mais aussi de Schumann et de bien d’autres, digérées et réorchestrées, dûment référencées (Moussorgski, les Beatles, Monteverdi, Mozart, Bruckner…). Le texte, écrit en hongrois par Péter Esterházy puis traduit en allemand, s’achève sur les mots « Salz und Pfeffer und » répétés jusqu’à plus soif – il s’agit d’assaisonner un jus de tomate – et multiplie les plaisanteries, la principale étant peut-être l’évocation de Notker le Bègue (vers 840-912), dit Balbulus, moine bénédictin de Saint-Gall, que l’on entend balbutier tout au long de cet oratorio : Topi Lehtipuu évoque ici le Don Curzio, le juge bègue des Noces de Figaro. L’autre voix chantée est un ange, attribué à une mezzo, contrairement à la tradition qui voudrait une voix plus aiguë ; Iris Vermilion passe par toutes les couleurs possibles, cantatrice classique, chanteuse de gospel ou émule de Nina Hagen. Un récitant très présent mène avec humour la réflexion sur le langage et le silence. Les forces de la Westdeutscher Rundfunk sont ici dirigées par le compositeur, mais pour le dernier tiers du disque, Antonio Pappano se montre aussi à l’aise dans la musique contemporaine que dans Puccini, et l’orchestre de l’Académie Sainte-Cécile traduit fort bien le ton plus recueilli de la pièce purement instrumentale qui complète le programme, Alle vittime senza nome, sorte de Requiem muet en hommage aux réfugiés morts durant leur fuite.

Peter Eötvös, Halleluja. Alle vittime senza nome. Iris Vermillion, Topi Lehtipuu, Matthias Brandt (récitant). WDR Rundfukchor, WDR Sinfonieorchestrer, dirigé par Peter Eötvos / Orchestra dell’accademia nazionale di santa Cecilia, dirigé par Antonio Pappano. 1 CD Wergo WER 7386 2 – 74’38

 

 

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