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Il Trovatore à New York en technicolor

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Brève
4 octobre 2015
Il Trovatore à New York en technicolor

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Pour ce Trouvère retransmis depuis le Metropolitan Opera de New York dans les cinémas Gaumont et Pathé (à noter qu’à Paris, deux salles sur 5 affichaient complet), le grand spectacle était assuré. Dans des décors pivotants un peu tristes, David Mc Vicar met en scène une violence plus ou moins contenue pour une intrigue toujours aussi tortueuse transposée ici au XVIIIe siècle. C’est un all-stars cast comme le dit la présentatrice de la soirée, Susan Graham. Et c’est vrai : la Leonora un rien extérieure d’Anna Netrebko, dont la voix s’est assombrie avec des aigus qui semblent parfois plus difficiles, se déchaine littéralement au dernier acte – le plus réussi de tous. Dmitri Hvorostosky, visiblement bien rétabli – ce qui lui a valu une standing ovation et une pluie de fleurs – campe un comte violent et tendu à l’extrême. L’Azucena de la vétérane Dolora Zajic est plus caverneuse que jamais et demeure impressionnante, en particulier au dernier acte. Yonghoon Lee se joue plus ou moins habilement des pièges de Manrico mais n’est pas avare de nuances. A noter également l’excellent Ferrando de Stefan Kocán et le non moins excellent choeur maison, qui comme souvent prend visiblement beaucoup de plaisir à jouer autant qu’à chanter. Marco Armiliato emporte le tout sans faiblesse. Il ne manquait que le générique de la MGM et on était presque à Hollywood. Tout le monde en fait des tonnes, le public est en délire (mais pas celui de la salle de cinéma, aussi froid qu’il est possible), on s’embrasse aux saluts. L’opéra parfois, c’est un sacré (beau) cinéma.

Yonghoon Lee Sings « Ah! sì, ben mio » from Verdi’s Il Trovatore

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Dmitri Hvorostovsky en comte de Luna © Metropolitan Opera

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