Afin de faire face à ses problèmes financiers, les plus graves depuis sa création, le Metropolitan Opera a conclu un accord avec l’Arabie saoudite aux termes duquel la compagnie se produira dans la monarchie pendant trois semaines chaque hiver pour des opéras et des concerts donnés à ll’Opéra royal de Diriyah dans les faubourgs de Riyadh. Le partenariat prévoit également un programme de formation pour les chanteurs, compositeurs, techniciens et metteurs en scène saoudiens, avec à la clé la commande d’un nouvel opéra. Quoique les termes de l’accord soient confidentiels, le New York Times évoque une contribution de 100 millions de dollars (à rapprocher des 120 millions que l’institution a dû pomper dans ses réserves depuis le COVID, soit environ le tiers de son fonds de dotation). Peter Gelb, directeur général du Met, a déclaré que l’aide financière de l’Arabie saoudite couvrirait une partie substantielle des besoins financiers de l’institution jusqu’au moins 2032, l’accord prenant effet à partir de 2028, lui évitant de continuer à ponctionner son fonds de dotation. Tout en qualifiant l’assassinat du dissident Jamal Khashoggi en 2018 « d’horrible événement », Gelb explique avoir été encouragé par les nouvelles libertés données aux saoudiennes, déclarant que le pays « essayait de s’améliorer aux yeux de sa population et du monde entier. » (…) « Tous les gouvernements démocratiques que je connais font des affaires avec l’Arabie Saoudite ». Gelb se dit convaincu que l’accord donnera au Met l’opportunité de promouvoir « la compréhension entre les êtres humains et une pensée compatissante ». Il conclut : « Je dois faire passer la survie de l’institution avant tout. Je ne gère pas le Met en fonction de mes sentiments personnels sur chaque sujet. »
Sources : NY Times & Broadwayworld.