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Le Requiem de Verdi à la Sorbonne dans la version du camp de Terezín

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Brève
8 octobre 2022
Le Requiem de Verdi à la Sorbonne dans la version du camp de Terezín

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Situé à une soixantaine de kilomètres de Prague, Terezín devient un camp de concentration et de transit à partir de novembre 1941 où furent majoritairement emprisonnés des Juifs tchécoslovaques, allemands et autrichiens âgés ou célèbres (mais pas uniquement puisque le poète surréaliste français Robert Desnos y mourut, quelques temps après la libération du camp par l’Armée rouge). Trente-trois mille prisionniers y périrent  et quatre-vingt-huit-mille en furent déportés vers Auschwitz. En 1943, la suite à la déportation de cinq cents Juifs danois, le gouvernement danois réclama une inspection de la Croix-Rouge. Le camp fut alors transformé par les nazis en un village modèle éphémère : les nazis déportent une partie des prisonniers pour faire croire que le camp n’est pas surpeuplé, un match de football est organisé et un film de propagande est tourné (Le Führer offre une ville aux Juifs). On donne une représentation de Brundibár, l’opéra pour enfants de Hans Krása, qui y avait été créé quelques mois plus tôt au camp, et qui y connut cinquante-cinq représentations. Krása fut déporté l’année suivante à Auschwitz où il fut gazé dès son arrivée. Les délégués de la Croix Rouge n’ont rien vu. L’horreur quotidienne ne réussit pas à étouffer l’expression des artistes. Ainsi, Rafael Schächter, un jeune chef d’orchestre roumain, parvient à faire jouer à plusieurs reprises le Requiem de Verdi, dans une version limitée à une heure, et adaptée en fonction des ressources musicales du camp. Schächter eut recours à quatre choristes professionnels pour interpréter les rôles solistes. L’ouvrage était également transposé pour deux pianos. Le choeur réunissait qui le voulait bien. La premier concert est donné en septembre 1943 : les chanteurs entament devant leurs bourreaux le « Dies irae »  par lequel cette version réduite commence. Les cent-vingt solistes seront déportés et exécutés à Auschwitz dans les jours suivants. Schächter reçoit ensuite l’ordre d’organiser un nouveau concert, programmé trois mois plus tard. Tel un Sisyphe, il doit recruter de nouveaux artistes, lesquels connaitront le même destin tragique que leurs prédécesseurs à l’issue de la représentation. D’autres concerts sont ensuite donnés à l’occasion de la visite de la Croix Rouge : cette fois, Schächter sera lui aussi déporté avec ses choristes. Organisé en partenariat avec la Faculté des Lettres de Sorbonne Université, l’association du mémorial de la Shoah et l’académie de Paris, un concert proposé par Salvatore Caputo (chef des chœurs de l’Opéra national de Bordeaux) et Stéphane Lelièvre (maître de conférences en littérature comparée, INSPE de Paris – Sorbonne Université) sera donné au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne le 28 octobre prochain. Des extraits tirés de l’ouvrage romancé de Josef Bor, Le Requiem de Terezin (1963), seront lus par un récitant. L’entrée est gratuite, sur réservation par Internet. Une conférence d’Ophir Levy (maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Paris VIII – Vincennes-Saint-Denis) sera également proposée le jeudi 20 octobre, au mémorial de la Shoah (17 rue Geoffroy l’Asnier, Paris 75004).

 

 

 

 

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