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Le retour manqué de Mameli

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Brève
20 décembre 2012
Le retour manqué de Mameli

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Les 150 ans de l’unité italienne en 2011 ont remis en lumière Mameli, un opéra patriotique de Ruggero Leoncavallo (1857-1919) que le temps avait plus ou moins rayé de la carte (Piotr Kaminski dans ses 1001 opéras – une référence – oublie même de le mentionner). Créée en 1916 à Gênes, cette « action historique en deux épisodes » raconte les derniers jours de Goffredo Mameli (1827 – 1849), poète et patriote, auteur des paroles de l’hymne national italien, « Fratelli d’Italia », tué à 22 ans lors de la bataille qui marqua la fin de la République Romaine. L’œuvre mérite mieux que le total oubli dans lequel elle avait sombré. On sait Leoncavallo suffisamment doué pour ne pas avoir torchonné l’ouvrage. Son format – un acte en deux tableaux séparés par un intermezzo, d’une durée totale d’une heure et quart environ – est à l’évidence calqué sur Pagliacci. Son sujet, lui, rappelle un autre poète soldat de la même école, Andrea Chenier. La partition louche sur Wagner (on entend clairement le motif du feu de La Walkyrie scintiller à la fin de l’opéra) tandis que l’écriture vocale, syllabique, avec ses tensions, son utilisation du registre central et sa déclamation marquée, se rattache indéniablement à l’école vériste. Comme souvent dans ce répertoire, la mélodie s’épanche généreuse, le discours continu dissimulant mal les numéros qui le structurent. Le ténor a même droit à un grand air emprunté à Chatterton, « Tu sempre a me rimani, o poesia », suffisamment éloquent pour avoir été enregistré par Roberto Alagna et Placido Domingo dans leur jeunesse. Bref, il y amplement matière à résurrection, à condition qu’elle soit à la hauteur de l’enjeu. Le 14 octobre 2011, à l’occasion de la 49e saison des Amis de la musique de Sondalo, une bourgade de moins de 5000 habitants à 130 km au nord-est de Milan, le chef Silvano Frontali tentait d’insuffler une deuxième vie à Mameli. Enregistré et publié par la firme Bongiovanni, le témoignage de la soirée hélas aboutit à l’effet inverse de celui recherché. L’Orchestra Filarmonica Ucraina di Donetsk dans une prise de son sommaire met peu en valeur l’art de Leoncavallo. Quant aux chanteurs réunis, on comprend sans mal en les écoutant pourquoi le vérisme est parfois baptisé « école du mugissement ». Reste l’intérêt de la découverte qui décidera les plus motivés à passer outre. [Christophe Rizoud]

Ruggero Leoncavallo : Mameli. Orchestra Filarmonica, Ucraina di Donetsk, Coro Monti Verdi, di Tirano, Coro La Reit di Bormio; Silvano Frontalini (direction musicale) Antonio De Palma (Goffredo Mameli), Natalia Margarit (Delia), Lorenzo Battagion (Carlo Terzaghi), Barbara Vivian (Cristina Trivulzio). CD Bongiovanni, GB 2457-2, 78’42

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