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Les Troyens londoniens sur Mezzo

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Brève
6 juillet 2012
Les Troyens londoniens sur Mezzo

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Jeudi 5 juillet, Mezzo a retransmis en léger différé Les Troyens donnés à Covent Garden. Londres a toujours eu à cœur de défendre l’œuvre la plus ambitieuse de Berlioz, et l’heure d’une nouvelle production avait sonné au Royal Opera House, qui semblait avoir mis toutes les chances de son côté. La défection de Jonas Kaufmann est hélas passée par là, sa prise de rôle est remise à plus tard, et son remplaçant, l’Américain Bryan Hymel, à défaut de séduire par son timbre ou par son investissement dramatique, a au moins le mérite d’avoir une certaine prestance et d’assumer toutes les notes du rôle. Restait d’abord la mise en scène de David McVicar. Comme c’est souvent le cas avec ce Guerre et paix que sont un peu Les Troyens, la pacifique Carthage l’inspire moins que Troie déchirée par un conflit qui ressemble ici un peu à la guerre de Sécession. Dans ce monde industriel victorien, le Cheval devient une gigantesque tête mécanique, pour un des beaux moments de ce spectacle qui compte malgré tout de nombreux tunnels, comme lors de l’apparition d’Andromaque devant un Priam devenu une sorte de Napoléon III chenu. « Prophétesse que Troie accusait de démence », Cassandre est montrée par McVicar comme une véritable folle : avec un personnage très différent de ce qu’il était dix ans auparavant au Châtelet, Anna Caterina Antonacci brûle les planches une fois de plus, même si l’on regrette que ce parti pris d’interprétation retirer beaucoup de sa noblesse à la fille de Priam. Après cette première partie très « Autant en emporte le vent », Carthage est comme chez Yannis Kokkos une ville en gradins, ici à mi-chemin entre le sud marocain et le Yémen, avec costumes orientalistes. La Chasse royale donne lieu à un ballet grotesque, avec danseurs affublés de tabliers de forgeron ; mieux aurait valu jouer ce morceau à rideau fermé. Le quatrième acte pâtit d’un statisme rarement évité, Narbal chevrote, Anna est simplement correcte, Ascagne charmant et Iopas un peu maniéré, seule l’opulence vocale d’Eva-Maria Westbroek pouvant alors combler l’auditeur. Cette Didon pèche néanmoins par son extrême placidité, peut-être faute d’une direction d’acteur plus fouillée. Pour une distribution excluant tout francophone, la diction s’avère admirable chez Antonacci – on le savait déjà –, satisfaisante chez Westbroek, bonne mais perfectible chez Hymel, et diversement déficiente parmi les rôles secondaires. Antonio Pappano mène tambour battant une partition en laquelle il croit manifestement, mais les passages belliqueux lui conviennent peut-être mieux que les moments plus intimes. Rediffusions sur Mezzo les 6, 8, 16, 21, 28 et 31 août. Et sans doute un DVD à la clef. [LB]

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