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Derrière ce titre énigmatique, L’Ombre de la voix, se cache un concert de musique contemporaine donné par l’ensemble Solistes XXI dirigé par Rachid Safir, aujourd’hui 5 février, à l’Amphithéâtre Bastille, en même temps que sort le CD Amore Contraffatto, sur lequel est enregistré la pièce qui doit clore ledit concert. Devequt II, de Gianvincenzo Cresta, compositeur italien né en 1968, jette un pont entre notre époque et le XIIIe siècle, puisque le texte de cette œuvre pour ensemble vocal et alto (Christophe Desjardins, pour le disque comme pour le concert) est emprunté aux Laudes de Jacopone da Todi, moine franciscain à qui l’on doit aussi le texte célébrissime du Stabat Mater. Et comme 2013 est aussi l’année du quatrième centenaire de la mort de Gesualdo (voir brève), le CD est complété par une œuvre du prince de Venosa, les deux premiers Nocturnes de ses Répons des ténèbres pour le Samedi saint. Quel rapport entre Cresta et Gesualdo ? Eh bien, s’il fallait en trouver un, on pourrait signaler que Christophe Desjardins vient de créer à Aix-en-Provence il y a quelques jours une pièce de Cresta pour alto et ensemble intitulée In amoroso canto : ricalchi da Gesualdo. Ce soir à l’Amphithéâtre Bastille, pas de Gesualdo, mais du Cristobal de Morales, pour compléter un programme composé d’une œuvre de Gilbert Amy et de créations mondiales de Caroline Chauveau et d’Edith Canat de Chizy. [Laurent Bury]
L’Ombre de la voix, Amphithéâtre Bastille, mardi 5 février, 20h.
Amore Contraffatto, Ensemble Solistes XXI (Raphaële Kennedy, Aurore Bucher, sopranos, Maryseult Wieczorek, mezzo-soprano, Lucile Richardot, alto, Laurent David, Randol Rodriguez-Rubio, tenors, Jean-Sébastien Nicolas, Jean-Christophe Jacques, barytons), Christophe Desjardins, alto, Direction musicale : Rachid Safir, 1 CD Digressione Music DCTT23, enregistré à l’IRCAM les 8 et 9 septembre 2012 – 50’32
