« Nouvelle ère, nouvel air » : c’est ainsi qu’est baptisé le projet de rénovation de l’Opéra national de Paris, annoncé il y a bientôt un an et qui devrait exiger les fermetures alternées de Garnier puis de Bastille entre 2027 et 2032. Il faut avouer qu’à l’issue de la conférence de presse qui s’est tenue ce mardi 2 septembre à l’Opéra Bastille, on a peu appris sur ce projet, sinon son nom percutant.
Devant une assemblée expressément réunie, composée de toutes les têtes qui comptent à l’Opéra de Paris, de quelques mécènes, d’un ancien ministre à l’écharpe pourpre, de représentants de la Ville de Paris et de journalistes, Rachida Dati a prononcé un discours qui s’en tenait aux contours d’une ambition et n’entrait dans aucun détail concernant la nature exacte des travaux, leur calendrier et leur financement.
Parmi les éléments concrets avancés, retenons qu’un concours d’architecture sera lancé à l’automne pour repenser les espaces publics de Bastille. En outre, la ministre a demandé à la direction que soient mises en place des saisons hors-les-murs pendant les fermetures temporaires (entre 2027 et 2029 pour Garnier, entre 2030 et 2032 pour Bastille) – mais on attendra pour en savoir plus sur la forme qu’elles pourraient prendre et sur les lieux qui pourraient les accueillir.
Reste la vision brossée par ce discours. L’ambition n’est pas que de rénover les machineries ou la cage de scène de Garnier, mais de décloisonner l’Opéra de Paris, architecturalement et démocratiquement. Le bâtiment trop hermétique de Bastille devra s’ouvrir à la place sur laquelle il trône, au quartier du faubourg Saint-Antoine et à la frénésie parisienne. On croit comprendre qu’il s’agit d’en revenir au plan initialement prévu par Carlos Ott, en ouvrant le rez-de-chaussée à la circulation et en rendant à l’escalier monumental et à son porche luminescent leur rôle d’accueil des spectateurs. Les grands espaces de Bastille pourraient être même mis à profit pour accueillir des événements et des expériences immersives et participatives (rien de plus précis sur ce point non plus).
L’ambition, semble-t-il, était aussi de lancer avant la mort annoncée du gouvernement Bayrou un projet de rénovation que Rachida Dati inscrit aux côtés de ceux du Louvre et de Notre-Dame de Paris parmi les grands chantiers qui vont marquer les prochaines décennies – surtout à Paris.
En marge de cette déclaration officielle, on glisse que les travaux seraient chiffrés à 450 millions d’euros sur six ans et que l’État prévoit d’en assumer un quart. Reste à voir ce qu’il en sera vraiment lors des prochaines discussions budgétaires.
Le communiqué de presse est disponible sur le site de l’Opéra national de Paris.