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Plus épigonale qu’hexagonale, La Chute de Fukuyama

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Brève
1 avril 2013
Plus épigonale qu’hexagonale, La Chute de Fukuyama

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Vendredi 29 mars, la salle Pleyel accueillait l’Orchestre philharmonique de Radio France et l’ensemble vocal Aedes dirigés par Daniel Harding pour une création mondiale : La Chute de Fukuyama, sous-titré Une passion américaine, « opéra-vidéo » de Grégoire Hetzel, sur un livret de Camille de Toledo, également responsable de la réalisation vidéo. Cette commande de Radio France s’annonçait bardée d’ambitions intellectuelles : le personnage principal est le penseur américain d’origine japonaise Francis Fukuyama, et l’œuvre elle-même devait être une réflexion sur le 11 septembre et sa perception, le tout s’inscrivant dans un sous-genre, l’opéra d’aéroport, illustré par 60e Parallèle, le premier ouvrage lyrique de Philippe Manoury (Châtelet, 1997), ou Flight de Jonathan Dove, créé l’année suivante à Glyndebourne. Après les premières minutes, qui plongent l’auditeur dans une ambiance subtile, on découvre vite que ce « chemin de croix en quatorze stations » qui avoue avoir pris pour modèle dramaturgique The Death of Klinghoffer constitue aussi, sur le plan musical, une pâle imitation du modèle offert par John Adams, dont on croit régulièrement entendre une des premières compositions, l’audace et l’inventivité en moins. L’écriture orchestrale reprend les volutes, les ponctuations de cuivre et autres procédés rythmiques chers à l’auteur de Nixon in China, mais l’instrumentation est beaucoup plus conventionnelle. Sur le plan vocal, l’émotion que John Adams est capable de créer n’est pas non plus au rendez-vous. Le baryton Kevin Greenlaw ne parvient pas toujours à projeter sa voix par-dessus l’orchestre. Bien que titulaire de deux rôles, le ténor Tom Randle a hélas trop peu à chanter en solo, passé l’air bégayant du Technicien de surface. Mezzo devenue soprano, Isabelle Cals hérite d’un texte d’une grande banalité (on est loin des fulgurances d’une Alice Goodman ou des poèmes réunis par Peter Sellars pour John Adams). Jennifer Larmore, en « Pythie » au vibrato de moins en moins contrôlé, déploie en vain toute la véhémence dont elle est capable. Et comme on y parle en six langues mais jamais en français, à quoi bon donner à cette œuvre son titre français, alors qu’elle connaîtra peut-être un meilleur accueil outre-Atlantique, sous son autre titre, The Fall of Fukuyama ? [Laurent Bury]

La Chute de Fukuyama, en VOD jusqu’au 29 septembre sur le site de la Salle Pleyel.

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