Attiré par la lumière des premières tel un papillon de nuit pris dans le halo du réverbère, le critique oublie souvent de se pencher sur les 2e distributions. Il s’agit pourtant d’une occasion en or pour découvrir de jeunes talents. A Paris où alunit de nouveau depuis le début de la saison La Bohème dans la mise en scène spatiale de Claus Guth, on peut applaudir jusqu’au 14 octobre Yaritza Véliz dans le rôle de Mimi.
Cette soprano, originaire de Tierras Blancas, dans la Région de Coquimbo au Chili, a étudié au Universidad de Chile puis a rejoint le programme Jette Parker Young Artists au Royal Opera House de Londres, avant d’obtenir en 2020 le troisième prix au Concours Francisco Viñas (Barcelone). C’est Rodelinda au Festival d’Aspen en 2021 qui a marqué son entrée dans le circuit lyrique international en 2012, suivie un an plus tard par Mimi à Glyndebourne – son rôle signature chanté depuis à Londres, Hambourg,, Houston et maintenant Paris (où elle fait ses débuts). Son répertoire comprend aussi Violetta (La traviata), Adina (L’Élixir d’amour) ou encore Giulietta (à Nancy notamment la saison dernière).
Soprano lyrique donc, au timbre fruité, dotée d’une large palette de couleurs sans que cette polychromie n’affecte la pureté d’émission, la voix souple, chaude, lumineuse, capable de naviguer entre douceur pianissimo et éclat dramatique, l’aigu radieux, avec une excellente maîtrise du souffle et du legato : voilà une Mimi avec laquelle il faut déjà compter, et dont on suivra de près les futurs engagements.