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Cinq questions à Rachel Willis-Sørensen

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Interview
1 décembre 2023
Soprano réputée pour l’étendue de son répertoire, Rachel Willis-Sørensen fait ses débuts à l’Opéra national de Paris dans le rôle d’Antonia des Contes d’Hoffmann.

Infos sur l’œuvre

Détails

1. Américaine de naissance, votre répertoire est indifféremment anglais, italien, allemand et, actuellement français. Dans quelle langue préférez-vous chanter ?

J’aime particulièrement chanter en français, à cause des voyelles qui correspondent parfaitement à ma technique.

2. Comment décririez-vous votre voix chantée à quelqu’un qui ne l’a jamais entendue ?

L’idée que l’on se fait d’une voix est très subjective ; elle repose sur ses expériences et ses préférences. On n’entend pas sa propre voix comme les autres l’entendent. Je laisserai donc à chacun le soin de décrire ma voix !

3. Vous débutez à l’Opéra national de Paris. Quelles sont les particularités de notre première scène nationale comparée aux autres maisons d’opéra que vous connaissez ?

Chanter à Paris est un tel honneur. Un de mes rêves est devenu réalité. J’ai l’impression de faire partie d’une tradition noble et spéciale qui est propre à Paris, la plus belle ville du monde. Faire partie de l’histoire de cette maison d’opéra, d’une manière ou d’une autre, est quelque chose qui signifie beaucoup pour moi. J’aime le peuple et la culture française, alors. je me mets la pression pour donner le meilleur de moi-même.

4. En début de saison, vous avez chanté Elisabeth dans Don Carlos à Genève. La mise en scène de Lydia Steier prenait de nombreuses libertés avec le livret. Transposer un opéra, est-ce aujourd’hui un mal nécessaire pour toucher un nouveau public ?

Je dirais que Lydia Steier n’a changé que des choses superficielles et qu’elle a laissé intacts les aspects psychologiques originaux de chaque personnage. Cette nouvelle version de l’histoire n’a fait que rendre l’intrigue psychologique encore plus claire. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’actualiser les opéras. Je pense qu’il est nécessaire de rendre l’histoire compréhensible pour le public, et selon moi, Lydia y est parvenue. Le décor importe peu tant que l’intégrité psychologique des personnages est préservée.

5. On célèbre cette année le 100e anniversaire de Maria Callas. Comment vous inspire-t-elle ?

Callas est une artiste que j’admire, pour sa musicalité et sa compréhension des partitions en accord avec le théâtre – et même pour l’élégance avec laquelle elle a vécu sa propre histoire. J’écoute ses enregistrements chaque fois que je le peux, pour préparer mes rôles. Si elle a enregistré l’un d’entre eux, je me le procure. Elle est ma référence.

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