Forum Opéra

Questionnaire de Proust : Louis Langrée : « Mon pire souvenir fut d’arriver en retard à l’opéra alors que je devais être dans la fosse ».

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Interview
18 mars 2024
Alors qu’il vient de diriger le diptyque de Pulcinella et de l’Heure Espagnole en les murs de son cher Opéra Comique, le chef Louis Langrée se prête à l’exercice de notre questionnaire de Proust.

Infos sur l’œuvre

Détails

Mon meilleur souvenir dans une salle d’opéra ?
Pelléas et Mélisande à l’Opéra de Lyon, mis en scène par Pierre Strosser, et dirigé par John Eliot Gardiner. (mais aussi Written on skin de George Benjamin (Katie Mitchell) ou encore Elektra (Salonen/Chéreau) à Aix-en-Provence.
 
Mon pire souvenir dans un opéra ?
À l’Opéra de Dresde, où je dirigeais une série de représentations de Don Giovanni. Entre deux représentations, je m’étais rendu à Londres ; au retour, j’ai oublié de changer l’heure de ma montre (il y a une heure de décalage en Londres et l’Europe occidentale). Un quart d’heure avant le début de la représentation, j’ai été appelé par le régisseur de la Staatskapelle, inquiet de ne pas me voir : « Maestro, vous dirigez l’Ouverture dans 15 minutes ». Stupeur, panique… J’ai enfilé ma queue de pie à toute allure, et ai foncé vers le théâtre. Je n’ai jamais couru aussi vite de ma vie. Je suis arrivé hors d’haleine, et nous avons commencé avec trois minutes de retard… Au pupitre, mon taux d’adrénaline était si haut que j’ai cassé deux baguettes pendant le premier acte, et ai fini la représentation à mains nues ! 
 
Le film qui a changé ma vie ?
Rocco et ses frères
 
Le chanteur ou/et la chanteuse du passé que j’aurais aimé diriger.
Mary Garden, Georges Thill, Robert Massard,
 
Mon plus grand moment de grâce face à une œuvre d’art
La Valse de Camille Claudel
 
La ville où je me sens chez moi ?
Paris
 
La ville qui m’angoisse ?
Tokyo
 
Ce qui, dans mon pays, me rend le plus fier ?
L’attention portée par l’Etat à la culture
 
Mon pire souvenir pendant une représentation ?
Je dirigeais Carmen au MET. Les enfants devaient entrer en scène sur une tournette dont le moteur s’est bloqué. Entre eux et moi, un grand mur… Je n’entendais rien sur le plateau, et eux n’entendaient pas l’orchestre. Lorsqu’ils sont enfin arrivés à l’avant-scène après avoir contourné le mur, j’ai réalisé que nous avions plus d’une mesure de décalage… J’ai fait un signe rapide à l’orchestre et les musiciens ont immédiatement sauté, dans un ensemble parfait, une mesure et demie pour se raccorder au plateau !
 
Le chef d’opéra qui m’a le plus appris en l’observant ?
James Levine 
 
L’œuvre lyrique la plus périlleuse qu’il m’ait été donné de diriger ?
Celle que je dirige en ce moment : l’Heure espagnole de Ravel
 
Si je pouvais apprendre un instrument du jour au lendemain, lequel serait-il ?
Le violoncelle
 
Un opéra dont j’aurais rêvé d’être le créateur ?
Pelléas et Mélisande de Debussy
 
Le compositeur auquel j’ai envie de dire “mon cher, ta musique n’est pas pour moi” ?
Paul Hindemith
 
QUESTION AJOUTEE : Une légende disparue que vous avez aimé diriger 
Renata Scotto (La voix humaine  à Amsterdam)
 
QUESTION AJOUTEE : une œuvre que je n’ai jamais dirigée et que j’aimerais diriger
Parsifal 
 
Si l’étais un Lied ou une Mélodie.
L’invitation au voyage d’Henri Duparc 
 
Mon plus fort souvenir historique des 40 dernières années.
La chute de Mur de Berlin.
L’œuvre que je ne dirigerai plus jamais ?
L’Élixir d’amour de Donizetti
 
Ma devise ?
Je n’en ai pas, mais j’ai grandi en passant chaque jour devant une devise peinte sur le clavecin de mon père : Esse quam videri 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Infos sur l’œuvre

Détails

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Dans les profondeurs du baroque
CDSWAG

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Nul doute qu’avec son physique de jeune premier, sa voix (et même sa Kopfstimme) plaçant aisément le haut médium et l’aigu, sa musicalité et son endurance forgées dans les formations chorales de son Allemagne natale, mais aussi dans le timbre une lumière particulière, très pure, légèrement dorée, Julian Prégardien aurait pu parcourir le monde en chantant Alfredo, le Duc de Mantoue, peut-être même Hoffmann, qu’il aurait ajoutés au Don Ottavio et Tamino qui sont aujourd’hui le fonds de son répertoire lyrique. Il aurait repris le flambeau d’un Fritz Wunderlich. C’est du reste ce que lui recommandèrent ses professeurs de chant.
Actualité
L’impact des technologies numériques sur le chant lyrique est un sujet à débats qui reflète la rencontre entre la tradition de l’opéra et les innovations technologiques de notre époque.
Actualité
[themoneytizer id="121707-28"]