Forum Opéra

BIZET, Carmen — Avignon

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
5 juin 2016
Rebelote

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Opéra-comique en quatre actes (1875)

Livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy

(Editions musicales Leduc)

Nouvelle production des Chorégies d’Orange

Détails

Mise en scène / Décors / Costumes

Louis Désiré

Lumières

Patrick Méeüs

Carmen

Karine Deshayes

Micaëla

Ludivine Gombert

Frasquita

Clémence Tilquin

Mercédès

Albane Carrère

Don José

Florian Laconi

Escamillo

Christian Helmer

Zuniga

Thomas Dear

Moralès

Philippe-Nicolas Martin

Le Dancaïre

Philippe Ermelier

Le Remendado

Raphaël Brémard

Chœur et Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon

Direction des Chœurs

Aurore Marchand

Orchestre Régional Avignon-Provence

Direction musicale

Laurent Campellone

Opéra Grand Avignon, Dimanche 5 juin 2016 à 14h30

Carmen mise en scène l’été dernier à Orange par Louis Désiré telle une partie de coinche avait fait chou blanc, malgré la présence de Jonas Kaufmann. Belote. La reprise de cette même production à Avignon en confirme les irrémédiables faiblesses. L’usage ad nauseam de la symbolique des cartes à jouer et l’inconfort du décor stylisé qu’elle suscite ; la gestion maladroite de la masse chorale – même divisée par trois – ; les inadmissibles incohérences entre gestes et livret ; l’indigence du mouvement : tout agace dans cette représentation laborieuse du chef d’œuvre de Bizet avec, pour résultat à Avignon comme à Orange, le metteur en scène et son équipe chahutés par le public au moment des saluts. Rebelote.

Une telle approche n’aide évidemment pas Karine Deshayes à imposer sa conception d’un personnage trop mythique pour ne pas être difficile à interpréter. Oserait-on reprocher à Carmen d’être trop belle ? Cette voix dont on a pu apprécier dernièrement dans Rossini la rondeur épanouie trouve dans les raucités sauvages de la bohémienne un terrain d’expression moins favorable. La prononciation du français est irréprochable mais le registre supérieur voudrait être plus sollicité pour faire valoir son éclat, les mélismes accentués pour flatter une agilité ici sous-employée. N’étaient la justesse de l’intonation et des aigus souvent en épaulé-jeté, Florian Laconi offre à Don José un chant fougueux et clair, dont la clarté nous semble relever de la meilleure école française, où le mot se détache avec netteté, où les sons sont habilement mixés lorsqu’il s’agit d’exprimer des notes tendres, tel le Si bémol de « la fleur » longuement tenu dans ce qui s’avère à juste titre l’air le plus applaudi de la matinée.


© Cédric Delestrade / ACM-Studio

En marge du couple vedette, Thomas Dear est un Zuniga pâteux et l’Escamillo pâlichon de Christian Helmer s’avère encore jeune pour un rôle demandant superbe et ampleur à chacun des extrêmes de la tessiture. Avec son soprano tranchant, égal sur la longueur et exempt de mièvrerie, Ludivine Gombert extirpe Micaëla de la convention. Seul le vibrato peut paraître trop prononcé quand la silhouette, au contraire, se détache, volontaire. La qualité du chœur et des seconds rôles achève de tirer la représentation vers le haut : Philippe-Nicolas Martin (Moralès), Philippe Ermelier (Le Dancaïre), Clémence Tilquin (Frasquita), Albane Carrère (Mercédès), Raphaël Brémard (Le Remendado), tous intelligibles et vrais le temps de leurs courtes interventions.

A Orange, une distribution internationale pouvait excuser l’usage de la version Guiraud (où les passages parlés sont remplacés par des récitatifs chantés apocryphes). Puisque tous les chanteurs à Avignon sont capables de dire le texte, pourquoi s’être dispensé de la partition originale, autrement nerveuse ? Empesée par ce choix malheureux, la direction de Laurent Campellone peine à arracher de l’Orchestre Régional Avignon-Provence les innombrables couleurs imaginées par Bizet. Subsistent l’équilibre des volumes, le dosage mesuré des contrastes sonores, tout ce qui caractérise la maîtrise d’un style dont on aurait parfois aimé que la lecture s’affranchisse pour laisser déferler, derrière l’assurance du geste, la houle des passions.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

2

❤️❤️❤️❤️❤️ : Exceptionnel
❤️❤️❤️❤️🤍 : Supérieur aux attentes
❤️❤️❤️🤍🤍 : Conforme aux attentes
❤️❤️🤍🤍🤍 : Inférieur aux attentes
❤️🤍🤍🤍🤍 : À oublier

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra-comique en quatre actes (1875)

Livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy

(Editions musicales Leduc)

Nouvelle production des Chorégies d’Orange

Détails

Mise en scène / Décors / Costumes

Louis Désiré

Lumières

Patrick Méeüs

Carmen

Karine Deshayes

Micaëla

Ludivine Gombert

Frasquita

Clémence Tilquin

Mercédès

Albane Carrère

Don José

Florian Laconi

Escamillo

Christian Helmer

Zuniga

Thomas Dear

Moralès

Philippe-Nicolas Martin

Le Dancaïre

Philippe Ermelier

Le Remendado

Raphaël Brémard

Chœur et Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon

Direction des Chœurs

Aurore Marchand

Orchestre Régional Avignon-Provence

Direction musicale

Laurent Campellone

Opéra Grand Avignon, Dimanche 5 juin 2016 à 14h30

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

Les dernières interviews

Les derniers dossiers

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Des deux rives du Rhin
Aline BARTISSOL, Marianne CROUX, Anne LE BOZEC
Spectacle